Espace art actuel n° 123 s'intéresse principalement au développement de l'idéologie de la transparence au sein de la modernité esthétique et à l'importance de pouvoir la contourner.
Force est de constater que le mot « transparence » est aujourd'hui de plus en plus présent dans le discours de l'administration publique, de l'éthique des affaires et dans toutes formes de commerces de biens et de services. Pas un jour ne passe sans que cette notion soit employée afin de rappeler l'importance du lien de confiance qui doit primer dans la communication entre les divers partenaires publics ou privés. De toute évidence, dans ce contexte, la transparence est une « valeur relationnelle ». Mais qu'en est-il dans le domaine des arts visuels ? Certes, la valeur relationnelle d'une œuvre d'art, dans laquelle il serait question de transparence, n'est pas nécessairement d'ordre éthique. D'ailleurs, certains textes de notre dossier analysent la relation qu'entretient l'architecture du verre avec la transparence, ou encore les nouvelles technologies qui rendent visible le corps opaque. Souvent, l'obsession de la transparence apparaît comme une entrave à l'intimité, voire à la liberté. Elle correspond à un désir de contrôle alors qu'à l'origine elle était vue comme un besoin de clarté et d'émancipation dans nos relations sociales.
Fondé en 1987 à Montréal, dirigé depuis 2013 par André-Louis Paré, Espace art actuel est un périodique triannuel bilingue qui se consacre à la promotion des pratiques artistiques en lien avec le domaine de la sculpture, de l'installation ou de toute forme d'art associée à la notion de la spatialité.