Texte chargé de corps, corps traversés par le temps, mers et terres traversées par les corps. « on apprend, on compte, on regarde ailleurs », plus loin, « au large du monde ». Claude Favre nous livre une
poésie faite de relevés et d'emprunts, poésie présente, attentive aux déplacements des hommes et à ceux qui les contraignent. « la vie tombe tous les jours, d'accueillir ce qu'on n'attend pas, ça fend les peurs à plusieurs, s'arracher la bouche pleine de terre, et c'est documenté ».
« L'écriture file à prose perdue, à vitesse d'émotion, ponctuée de tirets bas, pour transporter ici et là-bas, et sinon parfois, d'une virgule juste pour reprendre son souffle, mais il n'y a pas le temps de reprendre son souffle, car il faut, de Calais à Mossoul, courir au secours verbal de moult et moult victimes (...). Claude Favre perpétue ici-même un attentat poétique contre les frontières fermées à l'autre (...). Un livre fort, intense, engagé dans la folie du monde et contre la folie destructrice de l'homme par l'homme, sans pathos aucun, ni trémolos dans la bouche. »
Jean-Pascal Dubost,
Poezibao
« La poésie de Claude Favre nous est précieuse. Par son absence de compromis, de compromission. Par sa radicalité vivante. La poésie de Claude Favre est celle que nous désirons, elle est celle que nous devons nous efforcer de rejoindre. Cette poésie est à la frontière de la poésie, sur la frontière et déjà au-delà de la frontière, en avant de la poésie. C'est cette poésie que nous devons rejoindre si nous voulons, pour reprendre une formule de Deleuze, être dignes de l'événement qu'est le contemporain. Autrement dit : ne pas être fascistes. »
Jean-Philippe Cazier,
Diacritik
Depuis 2005, Claude Favre, poètesse et performeuse, publie de nombreux textes dans des revues / papier telles que Action poétique, Aka, Esprit, Nioques, Pli…, puis à partir de 2007 dans les revues numériques Poezibao, Libr-critique, Remue.net, Œuvres ouvertes, Diacritik, Laviemanifeste… préférant le laboratoire que sont les revues à l'édition stricto sensu, n'écrivant pas des livres mais des textes « Petits machins ». Grande adepte de la lecture publique, elle considère cette pratique comme plus propice à la conversation que le geste d'écriture.
Claude Favre collabore parfois au Cahier critique de poésie du Centre international de poésie Marseille.
Parmi ses principales publications : Nos langues pour des prunes, Éditions 22 (montée) des poètes, 2006 ; L'Atelier du pneu, éditions 22 (montée des poètes), 2007 ; Laps 15, Le Suc et l'Absunthe, 2006 ; Sang.S, avec des encres de Jacky Essirard, Atelier de Villemorge, 2008 ; Métiers de bouche, ijkl, Ink, 2013 ; Vrac conversations, Éditions de l'Attente, 2013 ; A.R.N._voyou, éd. Revue des Ressources, 2014.