Le château d'eau réalisé par l'architecte Thierry Van de Wyngaert près de Fos-sur-Mer sert de point d'ancrage au récit de Jean-Paul Curnier, dans lequel l'écrivain et philosophe partage ses souvenirs d'adolescence au cœur des Bouches-du-Rhône.
Cet ouvrage est consacré au Phare des eaux de la terre, château d'eau réalisé par Thierry Van de Wyngaert. La ville de Fos-sur-Mer est entourée d'espaces désolés, composés d'entrepôts, de zones industrielles (métallurgie, raffinerie de pétrole, industrie automobile) et d'étendues désertiques. Dans cet univers particulièrement aride, se dresse un château d'eau de forme conique, qui tente d'embrasser le ciel. La nuit, cet édifice s'éclaire, une phrase écrite avec le langage des sémaphores indique, à d'hypothétiques voyageurs : Le phare des eaux de la terre. Jean-Paul Curnier s'est installé à l'ombre de cet édifice, pour se rappeler son adolescence dans cette région sauvage, aux odeurs de sel et de sueur. Il y a pourtant vécu de folles aventures. Il suffisait pour cela de reconstruire mentalement un autre pays, où la mer chante Led Zeppelin, où Mick Jagger boit l'apéro au bar du coin, et où
Janis Joplin est ouvrière dans une usine de sardine le jour et prostituée la nuit… alors évidemment, dans ce cas, tout devient possible…
La publication fait partie de la série « Edifice », collection dirigée par
Rudy Ricciotti qui fait se rencontrer un
architecte et un écrivain.
Thierry Van Wyngaert est un
architecte basé à Paris, reconnu pour ses réalisations architecturales dans l'
espace public.
Philosophe et écrivain français, Jean-Paul Curnier (1951-2017) est auteur d'essais et de nombreux articles sur l'actualité, l'image, l'art, les médias, mais aussi auteur également d'ouvrages littéraires, de pièces pour le théâtre et la danse, de films et d'installations vidéo. Il était membre du comité de rédaction de la revue
Lignes, et donnait des cours sur l'histoire de l'avant-garde et l'esthétisme dans différentes universités : à la Sorbonne, à Aix et dans les écoles d'Arts de Caen, d'Avignon et d'Aix. Les Who ont alimenté son inspiration musicale depuis l'adolescence.
Ses maîtres à penser étaient Edgar Poe et Victor Segalen. Dans son écriture Jean-Paul Curnier rêvait que l'auteur s'efface au point que le lecteur puisse s'y glisser et penser que c'est lui-même qui a écrit ce qu'il vient de lire. Il préfèrait le terme d'essayiste pour ne pas écraser l'humain et revendiquait la non-fiction.