Un ensemble de poèmes inspirés de la figure de la sphinge grecque, qui abordent des thématiques diverses en opérant des allers et retours entre la mythologie et le réel contemporain.
À l'origine le sphynx était la sphinge.
Mais le sphynx égyptien se substitue à la sphinge grecque, au féminin.
Lui donc qui pose le mystère devient ici la sphinge qui est son propre mystère.
Ici elle a la bouche malade.
La parole toujours est à naître d'un mystère à élucider.
Le code qui permettra de poser ce mystère n'est pas dans la langue maîtresse, mais dans une parole à inventer de la pratique de la vie.
La sphinge est hantée d'une parole, d'un féminin d'avant, en lien avec le monde, avec la nature, avec son masculin en creux… en lien avec ce qui la nourrit.
Ce poème est la chair de cette hantise.
Liliane Giraudon (née en 1946 à Cavaillon, vit et travaille à Marseille) est femme de lettres, poétesse et traductrice. Son travail d'écriture, situé entre prose (la prose n'existe pas) et poème (un poème n'est jamais seul) semble une traversée des genres. Entre ce qu'elle nomme « littérature de combat » et « littérature de poubelle », ses livres dressent un spectre accidenté. A son travail de « revuiste » (
Banana Split,
Action poétiques,
If…) s'ajoute une pratique de la lecture publique et de ce qu'elle appelle son « écriredessiner » : tracts, livres d'artiste, expositions, ateliers de traduction, feuilletons, vidéo (avec Patrick Laffont), théâtre (avec Geoffroy Coppini, Hubert Colas, Yves-Noël Genot et
Robert Cantarella), radio (Atelier Création Radiophonique et Fictions France Culture), actions minuscules… En 2013 elle co-dirige chez Bazar édition un mensuel de poésie
La gazette des jockeys camouflés, 13 numéros. Une existence tordue pourrait être le titre de son laboratoire d'écriture où circulent des voix.