Anthologie volumineuse (plus de 1000 pages) de la revue internationale de
poésie d'avant-garde créée en 1976 par
Julien Blaine. Un ensemble impressionnant de contributions prestigieuses, parmi lesquelles celles de
Kathy Acker,
John Armleder,
Joseph Beuys,
Ma Desheng,
Charles Dreyfus,
François Dufrêne,
John Giorno,
Raymond Hains,
Bernard Heidsieck,
Dick Higgins,
Joël Hubaut,
George Maciunas,
Jean-Claude Moineau,
Jean-Luc Moulène,
Maurizio Nannucci…
La revue Doc(k)s, dont le premier numéro vit le jour en 1976, a été créée par Julien Blaine. Toujours en activité (elle est aujourd'hui dirigée par le groupe Akenaton – Philippe Castellin et Jean Toregrossa), elle reste à ce jour, en France mais également à l'étranger, l'une des principales revues internationales des poésies d'avant-gardes. Pendant les 13 années où elle fut dirigée par Julien Blaine (de 1976 à 1989), la revue Doc(k)s fit le tour du monde, invitant dans ses pages tout ce que l'espace poétique international comptait de gestes et d'écrits liant témoignage sociétal et recherche formelle, dans une certitude commune – malgré l'extrême diversité des moyens, des techniques et des supports –, qu'il importait avant tout de réinventer la langue afin de réinventer ses propres outils de pensée. Ces poètes indociles avaient également en commun le souci constant de sortir la poésie de son statut de « bibelot esthétique », en l'extirpant de l'écrin doré du livre, et en réfléchissant à de nouveaux dispositifs visant un impact, une relation directe au monde et au lecteur – poésies visuelles, poésies sonores, poésies performatives, mail art, interventions urbaines, etc. Un autre point est commun a toutes ses interventions : une étude critique des effets cognitifs des langues du pouvoirs, qu'elles soient artistiques, politiques, publicitaires ou scientifiques…
Ainsi, les livraisons successives de la revue Doc(k)s ne furent pas simplement l'affirmation de la vivacité créative des poètes de tel ou tel pays, mais également le témoignage, via cette poésie « à vif », des réalités politiques locales et internationales, et des volontés de résistances « contre ». Si Doc(k)s joua, en France, le rôle de la principale ambassadrice de la poésie action, elle fut également l'un des principaux relais d'un réseau international de l'activisme poétique qui, dans les années 70 et 80, fut à l'origine de nombreux festivals, rencontres, expositions, éditions, etc. Cet ouvrage termine par une double postface : la première, sous forme de témoignage, de Julien Blaine ; la seconde est écrite par Stéphanie Eligert qui analyse, par le biais de la balistique, les effets produits par les différents gestes poétiques composant l'univers Doc(k)s.