Premier ouvrage du plasticien et
performeur Éric Madeleine, dont les travaux prennent appui sur les compétences, les us et coutumes, les
protocoles et les gestes liés au corps. Ce recueil est composé de textes qui poursuivent les enjeux de ses performances, documentées ici à travers un corpus iconographique constitué de photographies et de dessins.
Éric Madeleine est un artiste plasticien qui a débuté son travail sous le nom de Made in Eric, de 1990 à 2000. Pendant cette période, son travail performatif (actions du corps-objet) consistait à proposer son corps comme objet manufacturé contextualisé : dans une galerie il (son corps) devenait œuvre d'art ; sur une scène (avec les Tétines Noires), pied de micro ; dans un espace public, tabouret ; dans un jardin d'enfant, balançoire ou cheval à bascule ; dans une course hippique, barre d'un saut d'obstacle… En 2000, il reprend son nom, et commence une série d'actions, à laquelle il donne le nom d'habitudes-fictions. Le corps et sa structure étaient à l'origine le matériau principal du corps-objet ; avec les habitudes-fictions, ce qui provient ou émane du corps – les compétences, les us et coutumes, les protocoles, les gestes – sont devenus, à leur tour, des matériaux, des matières à travailler, au point que l'artiste se définit aujourd'hui comme producteur de gestes, sculpteur de compétences et tailleur de coutumes.
Éric Madeleine (né en 1968, vit et travaille à Paris) se dit producteur de gestes, sculpteur de compétences, tailleur de coutumes. Après avoir développé le concept du corps objet (sous le nom de Made in Eric), connu par des actions spectaculaires comme la vente du corps de l'artiste dans les émissions de télé-achat ou sa location à diverses fins utiles, Éric Madeleine observe le corps social, les fonctions, les gestes et les comportements qui le révèle, l'ordre qui en résulte. Il en reprend des éléments significatifs, les recharge de sens actif en y injectant de l'inventivité et de l'imagination par des décalages, des transpositions, de l'humour et de la poésie. Incisif et léger à la fois, il ouvre les codes et les attitudes à l'alternance ; il décolle du réel pour en dégager une vision phénoménologique, souvent éthologique.