Trois « pièces » textuelles autour de
Kafka, Sade et Lautréamont, écrites d'après les rêves et les lectures nocturnes de l'auteur.
Tel est le titre – Rêve déchiré – que Franz Kafka donne à son récit dialogué, le Gardien de la crypte. Ce n'est pas un modèle.
Ces trois pièces sont nées de rêves, et de lectures nocturnes, subséquentes. Elles en gardent le ton rompu, féroce, intime, indigne ; très à l'écart de tels grands essais littéraires –
Blanchot, Barthes – qui ont visé de semblables cibles.
Elles tentent de donner une espèce de corps à ces rêves, tout en maintenant quelque chose de leur légèreté insubstantielle. Je pense au Cavalcanti de Calvino, ses leçons américaines.
Dire de telles choses, les écrire surtout, est encore trop, beaucoup trop lourd. J'aimerais qu'on ne lût pas cette note.
Jean-Claude Lebensztejn est historien, théoricien, critique d'art et écrivain, Professeur honoraire de l'Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne. Il a également enseigné à l'étranger, en particulier à Berkeley et Harvard. Auteur de nombreux ouvrages, sur l'art, le cinéma, la musique, l'animalité humaine, et généralement les frontières et les seuils, sa contribution à l'évaluation critique des sources historiques du XXe siècle est considérable.