Revue dédiée aux formes d'art associées à la spatialité, Espace consacre son 114e numéro à la place du visage dans le domaine artistique. Au sommaire : texte inaugural de Jacques Py, « le masque autochtone comme objet de lecture de l'identité » par Alexia Pinto Ferretti, « le double jeu du visage contemporain » par Marion Zilio, « biométrie, identité et le potentiel du visage » par Vincent Marquis, « le visage : l'autre du portrait ? » par André-Louis Paré, rubriques « événements » et « art public et pratiques urbaines », comptes-rendus d'expositions et notes de lectures.
La relation que nous entretenons avec le visage, cette partie antérieure de la tête associée à ce qu'il y a de plus intime dans la personne humaine, n'est pas sans inspirer diverses interventions d'ordre esthétique ou politique. Longtemps considéré comme « le symbole non seulement de l'esprit, mais de l'esprit en tant que personnalité à nulle autre pareille », le visage a-t-il encore aujourd'hui cette dignité ? Étymologiquement, le visage signifie ce qui voit et ce qui est vu. Il est caractérisé par sa visibilité. Cette visibilité a forcément une dimension sociopolitique inhérente à l'espace public. Comme surface signifiante qui se donne, se présente, selon ses valeurs, sa culture, le visage, dans toute sa diversité, apparaît dans un face-à-face, un vis-à-vis. Aussi, le visage ne se pense pas sans l'apport d'autrui, sans l'autre visage. Il promeut des liens et le sens de la communauté. Or, pour plusieurs, ces principes qui apparaissent encore comme une évidence sont, dans nos sociétés, qualifiées d'hypermodernes, loin de faire l'unanimité.
Fondé en 1987 à Montréal, dirigé depuis 2013 par André-Louis Paré, Espace art actuel est un périodique triannuel bilingue qui se consacre à la promotion des pratiques artistiques en lien avec le domaine de la sculpture, de l'installation ou de toute forme d'art associée à la notion de la spatialité.