Comment faire la forme en architecture : un
manifeste pour une architecture organique qui offre une relecture du dessin de la Canopée des Halles à Paris et de l'ensemble des recherches et des expérimentations menées par Patrick Berger au cours de sa carrière, éclairés d'un jour inédit par la comparaison entre structures architecturales et biologiques.
Le titre Animal ? s'inspire des interprétations diverses faites par
le public du projet de la Canopée pour les Halles à Paris.
Chacun y voyait une forme animale ou végétale.
Aussi cet essai remonte-t-il aux sources en
comparant l'architecture animale et les premières
architectures humaines. En les plaçant sur le même
plan, comme autant de manifestations de la vie,
il apparaît que la notion d'économie n'assèche pas leur
richesse, mais que, bien au contraire, elle en est l'acteur
principal : l'optimisation du matériau, de l'énergie
de fabrication, des ressources et des contraintes
d'un milieu, fait apparaître pour chaque espèce et dans
chaque condition, la forme d'une géométrie singulière,
un motif unique...
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme à l'Ecole Polytechique Fédérale de Lausanne de mars à mai 2014.
Né en 1947 à Paris, Patrick Berger obtient son diplôme
d'
architecture à l'âge de vingt-cinq ans et se rend peu après au Népal,
pour une étude d'ethno-architecture à Panauti, ville royale de l'Himalaya.
De retour à Paris en 1974, il fonde son agence tout en préparant un
doctorat en urbanisme soutenu trois ans plus tard.
Au début des années 1980, deux réalisations ancrent son
exercice d'architecte à Paris: la reconversion du théâtre Le Palace et la
construction de logements rue Quincampoix. Parallèlement, il commence
à enseigner en France et deviendra plus tard professeur à l'Ecole
Polytechnique Fédérale de Lausanne (1993-2013).
Plusieurs réalisations et projets emblématiques témoigne de son
attention aux liens entre l'architecture et le milieu, l'histoire et la
sensibilité contemporaine, l'attention aux formes et la signification des
pratiques humaines: le parc André Citroën et le Viaduc des Arts à Paris,
le siège de l'UEFA sur le lac Léman, l'Ecole d'architecture de Bretagne, le
Monument France/Japon sur l'île d'Awaji, le concours pour la
restructuration de Samarcande, l'Hôtel d'agglomération de Rennes
Métropole ou une manufacture pour Hermès International dans les
Ardennes…
Son travail est récompensé en 2004 par le Grand Prix National
d'Architecture. Il participe à la réflexion sur la ville contemporaine,
notamment pour la candidature de Paris aux Jeux Olympiques et dans le
cadre de l'anticipation du Grand-Paris. Il remporte en 2007, avec le projet
de la Canopée, le concours international pour la rénovation du Forum
des Halles, superposé a celui de la restructuration du pôle de transports
Châtelet-Les-Halles, la plus grande gare souterraine d'Europe.
Ces travaux lui offrent l'occasion d'aborder le projet comme la
partie d'un « grand tout », selon les principes de la morphogenèse dans
lesquels il inscrit l'architecture. Son travail fait partie de plusieurs
collections d'architecture dans différents musées.