Les téléscopages picturaux du peintre français, entre figuration et abstraction, entre iconophilie et iconoclasme, entre références à l'histoire de l'art et emprunts à la culture populaire contemporaine (avec deux essais et un entretien).
L'œuvre de Xavier Noiret-Thomé (né en 1971 à Charleville-Mézières, vit et travaille à Charleville-Mézières et Bruxelles) constitue depuis 1994 un
ensemble de peintures d'une rare diversité, nourri de
savoir, d'expérience et d'influences assumées. « On
peint toujours ce que l'on est » dit Xavier Noiret-Thomé se
référant à Pollock et à Cézanne. « Je m'empare de tout : de l'Histoire, de la mémoire, des
formes cinématographiques autant que spécifiquement
plastiques, au travers d'un espace-temps qui n'est pas
linéaire mais élastique. » Xavier
Noiret-Thomé n'a pas de la peinture une conception
puritaine et absolutiste ; il l'accepte autant pour sa
« grandeur » (son histoire, ses figures tutélaires) que pour sa
« faiblesse » (son impureté, voire sa trivialité). L'art de Xavier
Noiret-Thomé est dans son déploiement à la fois figuratif
et abstrait, iconophile et iconoclaste, savant et populaire,
contemporain et intempestif... Toutes les techniques
se combinent : l'huile puis l'acrylique, la laque, le spray, le
chrome, l'encre, l'ajout d'objets tels des pièces de monnaie,
miroirs, écrous, jusqu'à la réalisation de sculptures-objets
protéiformes. Xavier Noiret-Thomé conçoit toute l'histoire
de sa peinture comme une histoire de télescopages. Aucune
linéarité dans la perception de cette œuvre, le spectateur se
trouve face à un développement complexe et instable, qui
échappe à toute catégorie, tout déterminisme, tout confort.