The Drawer rassemble pour son 24e volume une sélection de dessins d'une trentaine d'étudiant·e·s en dernière année dans des écoles d'art françaises et internationales.
Comment se porte le dessin dans les écoles d'art aujourd'hui ? À quoi ressemble-t-il ? Comment les étudiant·e·s dessinent-ielles ? Avec quels outils ? Quelles visées ? Quel(s) monde(s) dessinent-ielles ? C'est à ces questions que The Drawer vol.24 a choisi et tenté de répondre en rassemblant les travaux d'une trentaine d'étudiant·e·s en dernière année, sauf rares exceptions, dans des écoles d'art françaises et internationales – majoritairement celles avec lesquelles The Drawer a eu l'occasion de nouer des liens depuis sa création en 2011, par le biais de leurs artistes enseignant·e·s le plus souvent. Assumant son caractère empirique, ce volume ne prétend pas à l'exhaustivité. Les écoles qui en sont absentes, parce qu'elles n'ont pas été contactées, n'ont pas donné suite à notre appel ou parce que leurs étudiant·e·s n'ont pas été retenu·e·s, figureront peut-être dans une prochaine édition. L'ambition étant d'en faire un rendez-vous annuel et attendu, dédié aux pratiques les plus contemporaines du dessin et à leurs représentant·e·s en passe d'être diplômé·e·s. Ce volume est un aperçu, une capture fragmentaire.
Chacun·e des étudiant·e·s présenté·e·s a été sélectionné·e par
The Drawer sur dossier pour la richesse et la vitalité de son dessin et s'est vu attribuer une place dans la revue, variable selon la nature des œuvres et le rythme voulu pour l'ouvrage.
Le plaisir à découvrir les travaux présentés, leur qualité, fut le premier enseignement et la première surprise de cette édition. Le dessin se porte bien et les feuilles des dessinateur·ices de moins de 25 ans n'ont rien à envier à celles de leurs aîné·e·s.
Deuxième enseignement : la révolution numérique semble n'avoir pas eu lieu dans toutes les écoles d'art. L'utilisation et la place des nouvelles technologies dans les pratiques graphiques contemporaines est étonnamment réduite, ne concernant qu'une infime partie de l'échantillon de dossiers reçus. Le crayon a la peau dure.
Troisième enseignement : la place, prédominante, de l'intime et du collectif dans les réalisations publiées et le discours que leurs auteur·ices produisent sur elles. Largement autobiographiques, les dessins des jeunes artistes apparaissent comme des tentatives de tisser des liens entre ielles et le monde, donnant à leur histoire personnelle une portée collective et curative, conjuratrice des malheurs et des violences de l'époque.
Le résultat est solide, sensible, drôle, touchant. Le dessin comme espace de guérison, de mise à distance et de transformation du monde pour la jeune génération.
Avec Dany Albiach, Gabrielle Alexandre, Lucia Augé, Léna Bédague, Chloé Inès Berrady, Niki Boucheron, Léonie My Linh Campion, Marguerite Canguilhem, Max Cassagnes, Woojung Choi, Antoine Conde, Alaïa Etchegoin, Azad Eurdekian, Anaïs Fontanges, Claire Gitton, Elias Hosni, Chunting Hu, Cassy Dee Katzenwut, Phoebe Kinder, Maëlle Ledauphin, Lucien Lejeune, Esteban Lorca, Lucie Lozano, Lucas Mathieu, Sordna-Rémy Neves, Paul Pinon, Fedor Pliskin, Cléo Robert, Zadig Robin, Karim Saidi, Nassim Sarni, Montaysia Sims, Nathan Solioz, Simon Thouément, Léa Toutain, Elise Weber, Nikolas Wild.
Revue constituée de dessins et consacrée au
dessin,
The Drawer laisse
la parole et le champ – presque – libre aux seuls « dessinateurs », réunissant semestriellement les dessins et les contributions écrites
d'une trentaine d'artistes et de créateurs.
En anglais, « the drawer » signifie « le tiroir ». Il désigne aussi « celui qui dessine ». Assumant la polysémie de son titre, la revue
The Drawer pourrait donc s'envisager comme un « tiroir à dessins ». Ce qu'elle est d'une certaine façon : revue entièrement constituée de dessins et consacrée au dessin, que l'on peut ouvrir et refermer à loisir, propice enfin aux associations les plus inattendues,
The Drawer porte donc bien son nom.
Monomaniaque,
The Drawer n'en est pas moins ouverte d'esprit : tous les dessins, pourvu qu'ils soient bons, et tous les dessinateurs, l'intéressent. Célébrant la pratique du dessin dans sa dimension la plus large,
The Drawer mêle donc aussi bien des contributions d'artistes (plasticiens, illustrateurs, designers, architectes) que celles de créateurs moins attendus (chanteurs, écrivains, musiciens, chorégraphes, réalisateurs). Leur point commun : un même goût et une même pratique du dessin.
Semestrielle,
The Drawer est aussi thématique. Chaque numéro prend comme point de départ le titre d'une oeuvre littéraire, cinématographique ou musicale, choisi pour son potentiel créatif et/ou fantasmatique (volume 1 :
Les Temps modernes, volume 2 :
La Métamorphose, etc.). Chaque contributeur est invité à s'y soumettre et chaque dessin publié, qu'il soit déjà existant ou spécialement réalisé pour l'occasion, s'y rapporte.
Terrain de jeu, d'expression et de création autour d'une thématique commune,
The Drawer renseigne donc aussi
bien sur la richesse plastique et graphique du dessin aujourd'hui que sur les artistes et personnalités invités également à répondre à une série de questions. Pourquoi dessiner ? Que dessiner ? Dessins ratés ?...
Visuelle avant tout, davantage préoccupée de typographie que de texte,
The Drawer se lit moins qu'elle ne se regarde, se feuillette, se compulse. Tiroir à dessins, exposition portative, cabinet d'art graphique miniature,
The Drawer n'a d'autre ambition que celle du partage des miracles et des plaisirs du dessin.
Artisanale et 100 % faite main, elle est le fruit du travail d'une petite équipe passionnée de dessin : Sophie Toulouse, directrice artistique et Barbara Soyer, active dans le champ de l'édition et de l'art contemporain.
The Drawer est également une
plate-forme éditoriale pour la publication d'ouvrages monographiques.