Un parcours dans l'œuvre de Patrick Procktor, figure clé, contradictoire et flamboyante de la scène artistique londonienne des années 1960 et 1970, à travers une sélection d'une soixantaine de peintures, aquarelles et dessins du début des années 1960 aux années 1990, soulignant le caractère radicalement singulier et subjectif d'une recherche obstinément figurative, marquée par une grande indépendance.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme au Palazzo Bentivoglio, Bologne, en 2022-2023.
Figure clé du
Swinging London des années 1960 et 1970, le peintre anglais d'origine irlandaise Patrick Procktor (1936-2003), ami, alter ego et rival de
David Hockney, est demeuré longtemps indissociable du cercle amical et artistique (Mick Jagger, Cecil Beaton,
Gilbert & George,
Derek Jarman, Joe Orton, Celia Birtwell, Ossie Clark...), londonien puis international, dans lequel il a évolué durant une vie marquée par le romanesque, l'excès et le tragique, en dandy nomade, excentrique et surdoué. Tombé dans l'oubli avant d'être redécouvert dans les années 2010 par le monde de l'art, mais aussi dans les milieux de la mode, de la musique ou du théâtre, son œuvre figuratif, des aquarelles, des portraits, surtout, mais aussi de somptueux paysages, et quelques natures mortes, combine réalisme et imagination. Ses aquarelles paraissent étonnamment actuelles ; son approche des corps, sa singulière manière de transpercer calmement les apparences, de débusquer l'individu derrière la carapace, le placent, au-delà de l'éternelle comparaison avec Hockney, aux côtés d'une
Elizabeth Peyton.