La pratique picturale de Dominique Figarella (né en 1966, vit entre Montpellier et Paris) témoigne d'une singulière puissance d'invention plastique et poétique. Chacun de ses tableaux est une invitation à une enquête sur leurs opérations constitutives et la pensée qui les habite. À partir de matériaux tour à tour propres et impropres à la peinture (plexiglas, chewing-gum, bois, sparadrap), d'objets inattendus (balles de tennis, ventouses) utilisés à la fois comme outils et comme images, un jeu de décisions et d'accidents, de gestes et d'empreintes intervient, tandis que sa peinture travaille à figurer l'acte même de peindre. Dans le droit fil d'œuvres aussi exemplaires que celles de Blinky Palermo,
Martin Kippenberger ou
Gerwald Rockenschaub, les tableaux de Dominique Figarella mobilisent nos perceptions, autant que nos capacités d'élaboration, avec une intensité exceptionnelle. Fidèles à la promesse d'émancipation inhérente à la modernité artistique, ils témoignent aussi constamment d'un travail d'anamnèse.
Capables de se ressaisir des principaux débats qui ont scandé l'histoire de l'art depuis plus d'un siècle, ils embrassent, pour mieux les relancer, les questions que nous ont léguées nombre d'œuvres parmi les plus marquantes du XXème siècle, de Sophie Taueber-Arp à
Marcel Duchamp, et de Jasper Johns à
Gerhard Richter ou
Sigmar Polke.