Un essai sous forme fragmentaire, se proposant d'interroger les codes de la fiction romanesque.
1 – Qu'une planche du jeu du coq-en-pâte (le terme anglais est plus amusant, pigsin- clover, « les cochons-dans-le-trèfle » : il s'agit de trouver l'emplacement idéal pour les pièces du jeu sur un support percé de trous) soit la figure qui s'impose, manifeste précisément que l'usure entraîne la répétition, la détérioration du langage, son érosion et sa misère.
2 – Le récit en moins assignerait tout lecteur à ceci : tout vient robe rouge incolore (les didascalies ne sont que des indications : il faut les respecter : une robe est une robe, le Walhala s'effondre le Whalala s'effondre), tout arrive neige entre le a de résidante avec un a, qui réside en un point localisable, et le e de résidente avec un e, à demeure dans la mémoire d'un ordinateur.
3 – Il y a des phrases comme ça, elles n'ont pas à s'expliquer, elles en sont incapables ; aborder toutes sortes d'autres sujets ça oui, elles préfèrent souvent, les images des choses, y sont plus sensibles qu'à leurs noms ; galeries elles se couvrent de tableaux ; recréent une atmosphère de bord de mer, la nuit, l'été ; elles semblent provenir d'ailleurs, sans doute d'une fenêtre ouverte.
Yannick Liron (né en 1962 à Caen, vit et travaille à Paris) est écrivain et enseignant. Il a publié notamment dans les revues Java, If, La revue de littérature générale, et « On ».