Une réflexion sur la nécessité d'une pensée du code en tant qu'il structure notre vision du monde au même titre que la parole et l'écriture.
Fascinée par ce qu'elle considère comme des similarités troublantes entre les théories littéraires et les modèles scientifiques contemporains, et forte d'une double compétence dans ces deux domaines, N. Katherine Hayles étudie les convergences entre littérature, science et technologie. Plus précisément, ses recherches se sont orientées vers les nouveaux médias, et s'inscrivent pleinement dans le champ des (post)humanités numériques dont elle est l'une des théoriciennes américaines les plus influentes. Dans le présent essai, elle s'interroge sur la nécessité d'une pensée du code en tant qu'il structure notre vision du monde au même titre que la parole et l'écriture.
« Parole, écriture, code : chacun de ces systèmes s'accompagne d'une vision du monde qui lui est propre, de technologies qui lui sont associées et de boucles récursives induites par son utilisation. Dans l'évolution qui va de la parole au code, en passant par l'écriture, chaque régime successif réinterprète le(s) système(s) précédent(s), incorporant dans sa dynamique des valeurs antérieures. »
N. Katherine Hayles
N. Katherine Hayles est professeure de littérature à Duke University où elle dirige le programme d'études doctorales en littérature. Ses recherches portent sur les relations entre la littérature, les sciences, et la technologie aux XXe et XXIe siècles. L'un de ses livres les plus connus, How We Became Posthuman: Virtual Bodies in Literature, Cybernetics and Informatics, The University of Chicago Press, 1999) a reçu le prix Rene Wellek récompensant le meilleur ouvrage de théorie littéraire en 1998-99. Writing Machines (The MIT Press, 2002), livre-objet expérimental, a reçu le prix Suzanne Langer pour l'excellence scientifique.