Une étude concentrée sur une région particulière pour disséquer, à partir de textes et de dessins souvent inédits, la complexité du système du grand écrivain et penseur anglais.
John Ruskin est méconnu en France. Auteur fécond et prolixe, l'ampleur même de ses
travaux a sans doute découragé la critique. De plus, maints a priori ont fait de l'écrivain une caricature
qui ne rend pas justice à la nature subtile et contrastée de l'homme et de son œuvre.
Ce travail concentré sur la Bourgogne permet, à travers une région particulière, grâce à la publication
de textes et de dessins souvent inédits, de disséquer la complexité de l'univers de Ruskin et sa
méthode, basée sur l'observation d'une constellation de points spécifiques pour aboutir à des conceptions
globales.
Bel exemple d'une pensée que l'on a pu identifier comme parfaitement « britannique », mais qui
dépasse largement ce cadre trop commode, le système ruskinien mérite que l'on s'y attarde. Suivre
Ruskin pas à pas ce n'est pas retracer le morne itinéraire d'une personnalité, mais décrypter la mécanique
de réflexion et d'analyse, riche en méandres et en contorsions, d'un grand penseur.
Ce glissement du détail vers l'ensemble, du singulier vers le général, du local vers l'universel, constitue
l'un des fondements essentiels de la démarche ruskinienne, qui saura séduire d'autres après lui,
dont son « disciple », Marcel Proust.
John Ruskin (Londres, 1819 – Coniston, 1900), écrivain, historien et critique d'art, réformateur
social, est l'auteur d'une œuvre immense, peu connue du public français. Fervent défenseur de
Turner, inspirateur des préraphaélites, arpenteur passionné de Venise, partisan infatigable de la
justice sociale, il a profondément et durablement influencé des écrivains, des architectes, des mouvements
artistiques et des hommes politiques aussi divers que Tolstoï, Gandhi, William Morris, le
Bauhaus, Gaudi, Proust et Frank Lloyd Wright.
Voir aussi
John Ruskin : Les deux chemins.
Cynthia Gamble, docteur de l'université de Londres et professeur, est spécialiste de
John Ruskin et de Marcel
Proust. Elle est
Visiting Fellow auprès de The Ruskin Library and Research Centre de l'université de Lancaster,
Companion of the Guild of St George et
Vice-Chairman de la Ruskin Society. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages
sur ces écrivains et notamment
Proust as Interpreter of Ruskin: the Seven Lamps of Translation (2002) et
John
Ruskin, Henry James and the Shropshire Lads (2008). Elle a contribué au
Dictionnaire Proust (2004) et on lui doit
dans
Proust au seuil de la modernité : Proust, Literature and the Arts (2011) un chapitre intitulé « 22, rue de
Provence: Siegfried Bing's Hub of Art Nouveau Creativity and its rayonnement in theWorld of Marcel Proust. »
Matthieu Pinette est conservateur en chef du patrimoine. Il a dirigé successivement les musées des villes
d'Autun, Besançon et Amiens. Ses travaux scientifiques l'ont porté à travailler sur l'Antiquité ou le Moyen Âge,
aussi bien que sur la peinture ancienne. À Amiens, il a été commissaire général de l'exposition
Ruskin – Turner.
Dessins et voyages en Picardie romantique (2003), réalisée grâce à la collaboration scientifique de
Cynthia Gamble
et Stephen Wildman (directeur de la Ruskin Library, Lancaster).