Un condensé historique du manuscrit
enluminé depuis ses origines, au début de
l'ère chrétienne, jusqu'à la Renaissance, au travers de l'étude du médium de la double page.
À l'ère de la reproduction mécanique et
aujourd'hui virtuelle, nous avons peut-être
perdu de vue l'unité visuelle de base qui
structure notre expérience du livre médiéval :
la double page. Depuis les origines du codex
jusqu'au début de l'ère chrétienne, et à la
différence des parchemins utilisés dans
l'Antiquité, la confrontation du verso et du
recto forme la base de travail visuelle des
scribes et des enlumineurs. Les doubles pages
permettaient ainsi de donner une forme visible
au mot grâce à des initiales dessinées, des
cadres et des miniatures en pleine page.
L'étude
de Jeffrey Hamburger explore la sémantique
complexe et les possibilités littéralement
révélatrices de ce nouveau médium au cours
de son évolution millénaire, offrant en même
temps un condensé historique du manuscrit
enluminé depuis ses origines, au début de
l'ère chrétienne, jusqu'à la Renaissance.
Conférence prononcée le 7 octobre 2010 au Grand Amphithéâtre de l'Université Lumière Lyon 2, dans le cadre du cycle « L'Amphi des arts » mené en partenariat avec le musée des Beaux-Arts de Lyon.
Historien de l'art américain spécialiste de l'art médiéval, Jeffrey F. Hamburger (né en 1957) est professeur de culture et d'art allemands à l'Université Harvard, membre de la Medieval Academy of America, de l'American Academy of Arts & Sciences et de l'American Philosophical Society. Ses principaux domaines de recherche portent sur les manuscrits enluminés, les rapports texte-image, l'histoire des comportements face à l'image et l'expérience visuelle, le monachisme féminin, et les écrits religieux médiévaux en allemand vernaculaire, notamment dans le contexte du mysticisme. Il occupe actuellement la Chaire du Comité d'études médiévales de Harvard