Défense, illustration, impatience et épluchures de la langue française est un texte faussement
simple, fait de matériaux bruts. Il pourrait être lu comme la laisse d'une
collision des mondes, leur usure, leurs rebonds. Il n'y a pas de
décors, les acteurs ont disparus, les artères s'agrègent, la langue est faite par les invisibles qui
la portent et s'en délestent, voix multiples, charge critique poudrée d'ironie et de mélancolie.
Recevez cet amas d'épluchures comme le futur engrais de la langue.
Vous y trouverez La poursuite du mouvement, Des pénuries ou des émeutes, Bruits
de couloir, un rythme continu entre quelques craquelures.
Ah
C'est trop peu
Je vais me casser la tête
Finir sur la croix
Du style : Ah oui mais
J'ai l'honneur de servir notre pays
Nous sommes sortis de la vague
Se couvrir la bouche et le nez pour tousser ou éternuer
Impossible de résister à son chic
Il est toujours souriant
Les trains arrivent à l'heure
Le chaos remplace la musique
Ex-minet de boys band
Mirliflore selon sa propre définition
Avec les moyens du bord
Bande de motards
Dans leur petite bulle
Rushes d'un film d'horreur
Les qualificatifs manquent pour décrire
Intime est crypté
Le grotesque et la parodie
L'ordre par haut-parleur
Ne se passe comme prévu
Là que ça vibre là
La nouveauté et l'écume des choses
« Des phrases comme des coups de sonde dans cette langue que nous utilisons tous les jours : Daniel Pozner a laissé traîner ses yeux et ses oreilles puis a fabriqué, avec tous les fragments récoltés, un long poème. Défense, illustration, impatience et épluchures de la langue française est un livre étonnant, qui fonctionne par rapprochements cohérents ou incongrus, saute d'un ton à un autre. Autant pour relever le ridicule d'expressions de tous les jours que pour faire ressortir la beauté s'aventurant dans les conversations. »
Guillaume Lecaplain, Libération
« Lorsque l'on commence la lecture de Défense, illustration, impatience et épluchures de la langue française, il est impossible de l'interrompre, happé qu'on est par l'avancée imperturbable d'un flot d'observations, citations, expressions, voix, tournures, prélèvements bruts du langage, parfois tronqués ou laissés en suspens, qui se déploie, scandé jusqu'au vertige [...]. [Ce texte] [...] convoque une trame liée à l'histoire et à l'état du monde, dans une construction qui avance inexorablement, tenant le lecteur en haleine. A lire de toute urgence ! »
Sarah Kéryna, Sitaudis
Poète, archiviste du quotidien, guetteur mélancolique, il s'est consacré à la biologie évolutive et à l'ornithologie avant d'abandonner la recherche scientifique pour l'écriture. Peut-être l'autre bout d'une même lorgnette. Il a notamment publié
Pft ! (Le Quartanier, 2009),
Trois mots (Le Bleu du ciel, 2013),
À lurelure (Propos/2 éditions, 2017) et dans de nombreuses revues (
Action poétique,
Boxon,
Diacritik,
Europe,
Gare maritime,
Java,
L'Etrangère,
Libr-critique,
Nioques,
Petite,
Po&sie,
Vacarme, etc.).