Avec un titre faisant écho à deux ouvrages de Gilles Deleuze, L'Image-mouvement et L'Image-temps, cet essai, entre philosophie, art contemporain et sciences, nous propose de nouvelles images mentales comme autant d'outils pour nous aider à opérer la métamorphose de notre imaginaire à l'heure des nanotechnologies.
Les avancées scientifiques et les nouvelles technologies remodèlent le monde de manière tellement complexe qu'il devient difficile d'en saisir les principes directeurs. Il est maintenant possible de contrôler la structure de la matière à des échelles de taille tellement petites que les systèmes obtenus présentent des propriétés hors du commun et nos repères vacillent dans ce monde en continuelle mouvance qui nous oblige à repenser autrement notre relation au monde tangible, celui de cette matière émergente.
0r, les images dont nous disposons pour nous saisir mentalement de ces mouvements et métamorphoses sont devenues inopérantes et sont à redessiner, à mettre en relation, à assembler autrement.
C'est en ces lieux que l'art contemporain peut venir jouer son rôle d'intercesseur entre la matière-forme et la pensée humaine, entre la méta-réalité de l'œuvre et notre imaginaire social comme autant d'outils pour nous aider à opérer cette métamorphose de notre imaginaire
Dominique Peysson, chercheuse scientifique et artiste plasticienne, a deux doctorats, en physique des matériaux et en arts et sciences de l'art. Promouvant la rencontre fertile entre les arts contemporains et les sciences, elle mène ses recherches depuis plusieurs années à EnsadLab, laboratoire de l'École nationale supérieure des Arts Décoratifs, Paris (PSL - Research University) en lien avec de nombreux laboratoires de sciences exactes. Alliant étroitement pratique et théorie, elle expose régulièrement ses œuvres et est aussi l'auteure de nombreuses publications aussi bien dans le domaine scientifique qu'artistique.