Depuis que des
artistes femmes se sont donné le droit d'exprimer leurs fantasmes sexuels, elles réservent bien des surprises à ceux qui les exprimaient à leur place autrefois. Un hymne au sexe de la femme qui sanctifie le désir féminin si souvent gommé, anesthésié, oublié. Pour ces artistes, l'obscénité est devenue le territoire à défricher pour s'affranchir du poids du regard patriarcal empreint de relents post-religieux et obscurantistes où la pornographie, comme le voile, ont été la réponse à la même peur, celle du sexe de la femme. En s'accordant ainsi le droit de produire leurs propres représentations du monde comme artiste
et femme – statut longtemps incompatible – l'enjeu artistique de cet inmontrable du corps et de cette réappropriation de l'histoire du féminin dans l'histoire de l'art est pour l'artiste d'aujourd'hui éminemment politique car le sexuel est aussi dans le champ du contrôle des individus.
« Dans ce passionnant ouvrage de 128 pages, il s'agit plutôt d'un regard historique rétrospectif de Lilith à nos jours, posé avec humour et discernement, sur la place du sexe féminin dans l'art et les peurs qu'il engendre dans les sociétés au patriarcat déterminant. Mais c'est aussi un hymne aux artistes femmes qui se sont octroyé le droit d'exprimer leurs désirs et fantasmes sexuels, à la barbe de ceux qui les exprimaient à leur place et qui aujourd'hui encore entendent gouverner, la "main mise" dans ce champ du contrôle politique des corps. Cinq autrices et pas des moindres ont tissé cet ouvrage réjouissant étayé par une riche iconographie empruntée aux frontons des églises, aux performances et prises de conscience des années 70, jusqu'aux expositions récentes. »
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