Le premier recueil de Sofiane Delière, composé de poèmes, de textes et de fragments issus de feuilles volantes et de carnets noircis depuis quinze ans, reflète avec intensité l'âme multiple des éditions Supernova qui œuvrent à faire émerger et mettre en lumière des paroles à contre-courant.
Quatrième livre de la collection « Dans le vif », aux côtés de Benoît Toqué, Francis Lamodière et Philippe Boisnard, le recueil de Sofiane Delière transpire la vie, déborde le désespoir lucide, doux et rageux. Les textes qui composent
Fièvres en ville sont issus de carnets qu'il noircit depuis plus de quinze ans et qu'il n'a pas oubliés quelque part. Stéphanie Boubli archive poèmes, textes, fragments, feuilles volantes, carnets rescapés de Sofiane depuis leur rencontre il y a quatre ans dans le studio de Pan European Recording au Point Éphémère.
« Il s'était amouraché de la strip-teaseuse qui vivait au 2ème étage de son immeuble et il aurait bien voulu prendre l'ascenseur avec elle, il aurait kiffé même. Mais elle habitait au 2ème et ne prenait pour ainsi dire jamais l'ascenseur, à moins que l'escalier ne tombe en panne, mais ce n'était jamais arrivé (…) ».
Sofiane Delière est né le 11 septembre 1983 après une enfance chaotique au cours de laquelle il ne va que très rarement à l'école, préférant regarder « Les feux de l'amour » avec sa grand-mère adorée. Adolescent, il quitte la banlieue de Paris et la vie en cité pour vivre quelques temps avec sa mère dans le Gers, il tombe amoureux du pays mais n'échappe pas à la délinquance juvénile, auteur de petits larçins (il cambriole son collège à l'âge de 13 ans), il se voit percer dans le foot qu'il pratique en club, hélas il délaisse les études et sa relation avec sa mère alcoolique et bipolaire.
Livré à lui même il regagne la banlieue parisienne à 16 ans et commence à s'adonner à sa nouvelle passion : le rap. Il travaille un peu en intérim pour subvenir à ses besoins, squattant chez des amis à droite et à gauche, il vend du shit et vole des mobylettes, logiquement il passe par la case prison dès l'age de 21 ans, c'est là qu'il entreprend de faire son éducation littéraire : Céline, Maupassant mais surtout Bukowski, Fante et Crumley.
Se voyant limité par l'écriture de textes de rap, il commence à écrire de petites histoires pour la plupart inspirées par son vécu. Ses rencontres avec Arthur Peshaud en 2008 et Nicolas Ciret quelques années auparavant s'avéreront déterminantes, lui donnant le goût de l'artistique et lui faisant oublier les affres de la délinquance (du moins temporairement). Passionnée, intense, rageuse et douce, son écriture est à son image : tragique, drôle et sincère.
En 2016 il rencontre
Stéphanie Boubli en qui il reconnaît un alter ego poétique. Il écrit une nouvelle pour la revue
Jungle Juice puis
Fièvres en ville, une compilation de nouvelles où se mêlent autobiographie et autofiction.