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Music for Cello and Humming (CD)

Judith Hamann - Music for Cello and Humming (CD)
Les deux premiers albums solo de la violoncelliste et compositrice australienne Judith Hamann rassemblent ses recherches sur le tremblement et le fredonnement. Music for Cello and Humming rassemble deux pièces pour violoncelle et fredonnement écrites pour Hamann par les compositeurs Sarah Hennies et Anthony Pateras, ainsi que deux pièces composées par Hamann, « Humming Suite » et « Study for cello and humming ».
Issu intuitivement des recherches de Hamann sur les tremblements, l'intonation juste, les phénomènes psychoacoustiques, la voix et la performance coroprelle, le fredonnement renvoie ici également à la délocalisation, ou ventriloquie. Bien qu'à la limite de l'audibilité, le son intime et vulnérable de la bouche fermée entre en interférence subtile avec le violoncelle, dérivant en battements acoustiques et apportant de l'instabilité à des structures de grille autrement plus formelles. La capacité de rupture de cette fragilité volatile atteint son apothéose dans « Loss » de Hennies, une pièce qui impose délibérément à Hamann de fredonner au-delà des limites de la gamme de sa voix. Allant à l'encontre de l'orthodoxie de la musique de chambre, l'échec garanti mis en mouvement par cette instruction produit un son d'effort génératif qui rappelle le désir légendaire de Xenakis de voir un instrumentiste jouer avec la tristesse de savoir qu'il ne peut pas tout faire. « Loss » projette une épistémologie queer sur la composition, positionnant l'échec, la défaite, l'inconvenance et la transformation comme des manières alternatives de connaître ou d'être. La fusion de composants individuels, signature de Hennies, apporte ici des sons oraux qui comprennent la respiration et la toux, ainsi que le fredonnement, le violoncelle et les ondes sinusoïdales. Comme les Variations Goldberg de Glenn Gould en 1982 ou l'Accordion and Voice de Pauline Oliveros, cette rencontre timbrale entre des énoncés corporels et une musicalité accomplie imprègne le travail de fredonnement de Hamann d'un souffle humain fragile, ici aussi humble qu'inconfortable
Judith Hamann est une violoncelliste et interprète / compositrice originaire de Melbourne, Australie, basée à Berlin. Elle est reconnue comme « l'une des plus importantes violoncellistes australiennes de musique contemporaine » (RealTime Arts). Sa pratique de l'interprétation s'étend sur différents registres, de la musique improvisée, contemporaine et expérimentale à la musique populaire. Son travail aborde des notions telles que le « tremblement », le fredonnement, l'« effondrement » et la « dé-maîtrise » de la pratique instrumentale.
Judith Hamann a étudié le répertoire classique contemporain avec des violoncellistes de renom, dont Charles Curtis et Séverine Ballon, et a développé une solide pratique de l'improvisation et des arts sonores dans le cadre de projets de collaboration en Australie et à l'étranger. Elle a travaillé avec des artistes et des ensembles tels que l'Australian Art Orchestra, Oren Ambarchi, Dennis Cooper, ELISION ensemble, Sarah Hennies, Graham Lambkin, Alvin Lucier, Toshimaru Nakamura, The Necks, Áine O'Dwyer, Stephen O'Malley, Eliane Radigue, James Rushford, Wadada Leo Smith, Ilan Volkov, Tashi Wada, La Monte Young et Marian Zazeela. Elle est membre de Golden Fur, Hammers Lake, The Argonaut String Quartet, l'Harmonic Space Orchestra, et développe des projets en duo avec Rosalind Hall, Anthea Caddy et Lori Goldston. Elle s'engage également dans une série de projets interdisciplinaires et expérimentaux, y compris des collaborations avec les artistes visuels Keith Deverell, Sabina Maselli, et les cinéastes Joshua Bonnetta et Benedetta De Alessi.
Ses enregistrements ont été publiés par Blank Forms, Black Truffle, Saltern, Pogus, Another Timbre, Caduc et Marginal Frequency.
Texte de Nora Fulton.
 
paru en mai 2021
 
19.00
 
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