Numéro spécial de la revue de philosophie et sciences humaines, consacré aux multiples dimensions de l'émancipation : l'auto-libération face au libéralisme économique comme au désir de soumission et au populisme identitaire, la résolution de l'antinomie entre universel et émancipation dans la pensée de Jacques Rancière, la perspective écoféministe, l'émancipation de la langue dominante des réseaux dits sociaux.
S'émanciper est un travail à toujours recommencer. C'est dans cet esprit que les textes rassemblés dans ce volume abordent ce thème en le confrontant à nos pulsions négatives, ainsi qu'au risque d'intériorisation de la soumission. L'universel non plus n'est pas notre ennemi. Il va de pair avec l'émancipation qui, plutôt que d'être apportée par les sachants, est construite par les actes des dominés. C'est précisément le thème porté par l'écoféminisme, cette mise en actes concrets d'un discours visant à s'émanciper de la domination masculine tout en préservant la terre comme porteuse de vie. On ne peut, enfin, éluder le contexte de la société contemporaine et son cortège de nouvelles technologies : réseaux dits sociaux, surveillance, automatisation. De cette emprise il s'agit également de s'émanciper.
Ce numéro des Cahiers du Portique rassemble les contributions de
Christian Ferrié (Docteur en philosophie et en science politique),
Arnaud Tomès (Docteur en philosophie),
Susanne Hildebrandt (Docteure en science politique) et
Laurent Maronneau (Docteur en philosophie).
Créée en 1997 à l'initiative de Benoît Goetz et Jean-Paul Resweber, Le Portique, revue semestrielle de philosophie et sciences humaines, est devenu un véritable lieu de recherche, garant d'une approche transdisciplinaire qui cherche à mettre en dialogue les sciences humaines et la réflexion philosophique. Tout en se voulant au carrefour de questionnements et de rencontres, la revue est aussi restée ouverte au grand public, donnant rendez-vous au lecteur sous le Portique, espace ouvert dont la sagesse est conforme au modèle stoïcien d'une pensée du seuil, des degrés et des limites, et qui se risque à penser l'événement.
