L'inventaire exemplaire des architectures bizarres en France – tels que le « Palais idéal » du facteur Cheval et « l'Église vivante et parlante » de Ménil-Gondouin – coïncide autour de 1900 avec l'apparition de la rocaille (en ciment de Portland) et de la carte postale. C'est elle qui va contribuer à populariser les sites.
Commémorer temps révolus et fugacité de l'être s'imposent dans le temps incertain des guerres de 1870, de 1914-1918 et l'horizon de 1939. Qu'il s'agisse de malades mentaux sous la direction d'un aliéniste, de curés et d'hommes politiques en quête de voix plus ou moins égarées, de maçons, de bistrotiers, d'imagiers, de peintres et de sculpteurs autoproclamés, s'exprime le désir d'étonner, de distraire, de marquer les esprits et pas seulement de laisser une trace comme un prisonnier aux murs d'une prison ou un ermite aux parois d'une carrière abandonnée.
La passion archéologique guide les faiseurs de fausses ruines, de folies, de fabriques, de grottes artificielles, de châteaux monumentaux, de maquettes en matériaux divers, de musée. D'autres préfèrent renouer avec un nomadisme ancestral quand ils n'y sont pas précipités par la force des choses : toujours l'ombre de la guerre passe, effrayante. Et la Mort.