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Une esthétique de la respiration : nouvelles manières de connaître l'air que nous respirons et de développer une culture sensible des qualités de l'air.
Une composition chimique dont l'évolution a été accélérée depuis la révolution industrielle.
Savons-nous ce que nous respirons ? Comment les instruments de mesure se sont-ils imposés au cœur d'un savoir sur l'air ? Indissociables d'une gouvernementalité de l'air, ces instruments favorisent-ils une appropriation de la question aujourd'hui politiquement sensible de la qualité de l'air ? C'est avec ces questions que nous avons observé et analysé la représentation simplifiée de l'air qui guide les politiques environnementales. La pollution se mesure désormais à travers l'indice de qualité de l'air qui établit la concentration dans l'air de cinq polluants. À la croisée de l'économie, de la science et des politiques publiques, la représentation de l'air s'est affirmée comme un substitut à une expérience sensible et corporelle dans un contexte appréhendé en commun. Retracer l'histoire de la pollution de l'air depuis la révolution industrielle, c'est constater la marginalisation d'une relation sensible à l'air qui était pourtant à l'origine des plaintes et des luttes pour améliorer la qualité de l'air, au profit d'une gouvernementalité de l'air qui repose sur l'établissement de mesures et de normes dont le non-respect déclenche des actions publiques.
Face à cette situation, nous avons entrepris une recherche visant à reposer la question du sensible et des représentations des milieux. Nous faisons ainsi l'hypothèse que les enjeux écologiques ne peuvent être traités sur la base d'une rupture radicale entre des réalités modélisées et une saisie sensible de l'environnement. A fortiori quand il s'agit de l'air que nous respirons au quotidien.
Ressaisir et réhabiliter une relation sensible à notre environnement atmosphérique, c'est questionner la gouvernementalité contemporaine de l'air et ouvrir d'autres manières d'investir sa dimension politique.
Telle est la conviction profonde qui a présidé aux recherches ayant mené à cette publication.
Édité par Patrick Beaucé.
Contributions de Anne‑Charlotte Baudeqin,
Émilie Bonnard,
Anne Bossé,
Simone Fehlinger,
Théo Fort‑Jacques,
Charlotte Goffette,
Christelle Kirchstetter,
Gwendoline L'Her,
Gwenn‑Aël Lynn,
Charlotte Mariel,
Boris Nordmann,
Magdalena Romay,
Hugo Scurto,
Jean‑Paul Thibaud,
Benoît Verjat.
Publié avec l'École nationale supérieure d'art et de design de Nancy.