Publié à l'occasion de l'exposition personnelle de l'artiste au MASI de Lugano, ce livre retrace les trente dernières années de la carrière de Rita Ackermann et rassemble des œuvres célèbres et inédites, allant de la peinture au dessin, réallisées sur différents supports et dans différents formats.
Les premiers dessins et peintures de Rita Ackermann, réalisés entre 1993 et 1996, montrent des figures féminines adolescentes multipliées dans la composition et engagées dans diverses activités autodestructrices, offertes au public dans un langage compréhensible et direct. Vingt ans plus tard, Ackermann repense la présence de la figure au centre de son travail, en lui donnant de nouvelles connotations et en la retravaillant par une superposition de sujets et de matières. Le livre contient des reproductions de toutes les œuvres de l'exposition, ainsi que d'autres œuvres sélectionnées personnellement par l'artiste.
Née à Budapest en 1968, Rita Ackermann vit et travaille à New York. Entre 1989 et 1992, elle étudie à l'Université hongroise des Beaux-Arts de Budapest et à la New York Studio School of Drawing, Painting and Sculpture. Ackermann invente des images qui se traduisent par des sensations instantanées. Ses adolescentes troublantes appartiennent désormais à un univers visuel global. Les dessins et peintures réalisés entre 1993 et 1995 développent des compositions de figures féminines adolescentes multipliées comme des clones et s'adonnant à diverses activités autodestructrices et risquées. Par leur présence ambiguë, ses premières œuvres font office de pont entre la haute et la basse culture, tout comme les mythes et les légendes populaires qui les enrichissent souvent. Ackermann abandonne ensuite la figuration et commence un travail d'effacement au sein de la matière, pour arriver à des lignes et des gestes, des figures et des motifs faisant surface seulement pour se dissoudre et réapparaître à nouveau, mais ailleurs. L'huile, le crayon gras et l'acrylique sont densément travaillés dans la surface rugueuse de la toile. Les figures sont perdues et les lignes sont grattées et abrasées pour créer des compositions fragmentées. Une stratification complexe du langage visuel, oscillant entre abstraction et figuration dans un déploiement inconscient de la forme – cachée au plus profond de l'abstraction de l'omniprésence.
