Six films autour de six expositions de Cécile Bart, plus proches de l'esthétique du film d'artiste que du documentaire, qui introduisent le spectateur dans la proximité des œuvres.
Six déambulations spatiales permettant d'apprécier les jeux de plans, de distances et de profondeurs entre les lieux et les œuvres, de percevoir comment s'y entremêlent la lumière, ses ombres et ses reflets, de saisir les apparitions furtives des personnages que sont les spectateurs dans les cadres dessinés par les peintures, devenues ici écrans dans l'écran. Plus proche de l'esthétique du film d'artiste que du documentaire, la réalisation de Thomas Bart permet aussi à ces courts-métrages de rendre visible le travail de l'artiste et de ses assistants et monteurs d'exposition, et laisse entendre la voix des médiatrices et des spectateurs – souvent des enfants – ouvrant des pistes et des perspectives, sans volonté d'explication.
Ces six films reviennent sur les expositions
Extérieur Jour (Faux Mouvement, Metz, 2008),
L'hypothèse du fond perdu (
Espace d'Art Concret, Mouans-Sartoux, 2010-2011),
Suspens at Geneva (
MAMCO, Genève, 2012),
Moteur (Centre d'art La Chapelle Jeanne d'Arc, Thouars, 2013),
3 Murs (Interface – appartement/galerie, Dijon, 2015-2016) et
Silent Show (Centre de création contemporaine Olivier Debré, Tours, 2017-2018). Ils sont réunis pour la première fois sur ce DVD édité par le Frac Franche-Comté à l'occasion de l'exposition monographique de Cécile Bart intitulée
Rose Gold, qui y est présentée du 19 septembre 2020 au 3 janvier 2021.
Cécile Bart (née en 1958 à Dijon) poursuit une œuvre singulière qui met en scène tour à tour la peinture, le jeu entre sa profondeur et sa surface, sa modulation par la lumière, le tableau comme écran, le regard et la place du spectateur. Progressivement elle a considérablement élargi la palette de ses moyens d'intervention, tout en conservant l'outil d'investigation qu'elle avait mis au point dans la seconde moitié des années 1980 : les peintures/écrans. Du Tergal « plein-jour », peint et essuyé de telle façon qu'il conserve une relative transparence, puis transféré sur un châssis métallique, constitue ce premier « outil » : c'était inventer une peinture qui laisse voir l'espace environnant, une peinture de situation, confrontée à la lumière du lieu qui l'accueille, à son ambiance, mais aussi et surtout au regard du spectateur. Chaque exposition de Cécile Bart se propose comme une expérience à vivre dans une certaine durée, différente pour chacun des visiteurs, invitant aux mouvements, aux déplacements latéraux, aux panoramiques, au jeu avec la profondeur de champ, bref aux effets de caméra.
Outre les grandes installations personnelles qui l'ont fait connaître dans les années 1990 (à l'ARC, au musée de Sion, au
Consortium, à la
Villa Arson, au Nouveau Musée de Villeurbanne, au
Mamco...), Cécile Bart a renouvelé le genre de l'exposition collective à deux ou à trois artistes (
Felice Varini et Michel Verjux,
François Morellet, Filip Francis,
Laura Lamiel,
Peter Downsbrough ou Nathalie David).
Cécile Bart a été lauréate du prix Aurélie Neumours en 2011.
