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Les archives mémorielles de l'artiste polonais retracent une histoire de l'homosexualité et de la culture queer en Europe de l'Est et ouvrent des possibles pour l'avenir.
En 1989, un grand changement politique s'annonçait pour la Pologne : avec la chute du mur de Berlin et l'essor du capitalisme, les populations derrière le rideau de fer allaient être libérés. Karol Radziszewski avait neuf ans, il vivait à Białystok et remplissait les pages d'un cahier de papier millimétré avec des dessins de princesses portant des lunettes correctrices, de chiens avec des queues de sirène et de séductrices mystérieuses, autant de secrets alors interdits.
Aujourd'hui, ces dessins réapparaissent sous la forme d'autoportraits de cet artiste adulte : des œuvres à part entière qui couronnent l'énorme archive queer de Radziszewski. Homme aux multiples visages, Radziszewski est à la fois artiste, commissaire d'exposition, réalisateur et collectionneur, naviguant entre les arts visuels et la performance. Il est surtout le créateur de l'Institut des archives queer, une performance sans fin et une organisation informelle aux prises avec la mémoire queer occultée, mais étonnamment belle, de l'Europe centrale et orientale.
Le montage singulier de l'artiste à partir de matériaux d'archives – qu'il s'agisse d'archives personnelles, de documents prêts à l'emploi ou de sources d'inspiration artistique – formule de nouvelles façons de comprendre l'histoire, la mémoire ou la législation. Il brouille la frontière entre le factuel et l'imaginaire, rassemblant de la documentation à partir de bribes de souvenirs. Il laisse de fausses pistes pour suggérer d'autres chemins mémoriels. La performativité secrète des archives de Karol Radziszewski ne réside pas seulement dans ses récits du passé, mais surtout dans le potentiel homosexuel de l'avenir : sa nature révolutionnaire, son changement et sa promesse de liberté.
Karol Radziszewski (né en 1980 en Pologne) emploie dans son travail les mediums du film, de la photographie, de la peinture, de l'installation et crée des projets interdisciplinaires. Sa méthodologie, basée sur les archives, traverse de multiples références culturelles, historiques, religieuses, sociales et de genre. Depuis 2005, il est éditeur et rédacteur en chef de DIK Fagazine, et a fondé le Queer Archives Institute en 2015.
Edité par Michał Grzegorzek.
Contributions de Michał Grzegorzek, Fanny Hauser, João Laia, Élisabeth Lebovici, Katarzyna Przyłuska-Urbanowicz, Dorota Sajewska, Barbara Steiner, Wojciech Szymański.