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Un portrait mosaïque de Guy de Cointet (1934-1983)
composé d'interviews d'artistes et de documents recueillis au cours d'une enquête menée sur dix ans par Marie de Brugerolle, qui apporte un éclairage nouveau sur la scène artistique de la Côte Ouest des États-Unis.
Une vingtaine d'artistes et personnalités contemporaines de Cointet, dont John Baldessari, Larry Bell, Morgan Fisher, Paul McCarthy, Christophe Bourseiller, etc., témoignent ; des documents inédits permettent de mieux comprendre la complexité de ce personnage et la singularité de son œuvre. Apportant un éclairage nouveau sur la scène artistique de la Côte Ouest des États-Unis, le film redéfinit la place qu'a occupée l'artiste, surnommé le « Duchamp de Los Angeles ».
En bonus, une discussion avec le psychanalyste Gérard Wajcman complète ce document ainsi que des entretiens avec Dora García et Julien Bismuth, qui parlent de l'écho du travail de Guy de Cointet sur la scène actuelle et au-delà des frontières. La caricature, l'humour sophistiqué et la mise en scène du public sont des axes que ces artistes retrouvent chez lui. Christophe Bourseiller évoque l'entourage de l'artiste et la spécificité d'une scène contrastée, un « portrait d'un artiste en jeune homme » qui nous plonge dans l'Amérique du début des années 1970 et du monde dans lequel Guy de Cointet évoluait. Jeffrey Perkins revient sur une anecdote à propos de l'intérêt de l'artiste pour les cultures indiennes et sa recherche de codes colorés notamment à partir des vêtements.
Marie de Brugerolle est historienne, critique d'art et commissaire d'expositions (Hors Limites, Centre Pompidou, Paris, Bruce Nauman, Moma, New York, and Gravity, Allen Ruppersberg, Magasin, Grenoble, Guy de Cointet, Mamco, Genève et Tate Modern, Londres, John Baldessari, Larry Bell, Carré d'art, Nîmes, Ne pas jouer avec des choses mortes, Villa Arson, Nice, Yvonne De Carlo, MUSAC, León, etc. ). Editrice de la première monographie de Guy de Cointet (JRP|Ringier, 2011), elle est l'auteur d'un grand nombre de textes parus dans divers catalogues et revues (Art Press, Semaines, 20/27, Archives de la critique d'art, Artforum...).
Elle enseigne à l'Ecole nationale des Beaux Arts de Lyon.
Depuis 1994,
elle travaille au développement
de l'histoire de la performance,
des années 1960 jusqu'à sa dématérialisation ou absorption dans la société du spectacle
au XXIe siècle et continue, parallèlement, à faire connaître
la scène californienne et
son histoire cachée.
Guy de Cointet (né en 1934 à Paris, décédé en 1983 à Los Angeles) est considéré comme l'une des figures clé du mouvement de l'art conceptuel et de l'art de la performance qui ont émergé à Los Angeles dans les années 1970. Son influence sur la scène californienne actuelle est attestée par des artistes tels que Paul McCarthy, Mike Kelley, Allen Ruppersberg ou John Baldessari.
La codification, le hiéroglyphe, la typographie représentent chez Cointet, dont l'œuvre est fortement marquée par un intérêt pour les procédés de langage et notamment les techniques d'écriture de Raymond Roussel, un processus d'élaboration du mot mis en image, et de la couleur mise en forme. Ses dessins et livres attestent de son goût du mystère, des langages codés et de la cryptographie.
Proche du théâtre et de la poésie sonore et visuelle (ses narrations non linéaires, ses « objets scéniques », véritables « tableaux parlants », et ses croisements entre théâtre, cinéma et danse auront des échos jusque dans les recherches actuelles d'artistes comme Catherine Sullivan), Cointet est l'auteur d'une synthèse entre culture populaire, sources littéraires, surréalisme et art minimal.