Summerlake

Pendant cinq années au mois d'août, l'ESAAA a organisé Summerlake, une résidence internationale pour une dizaine de jeunes artistes et théoriciens. Ces estivants d'un genre un peu particulier utilisent les outils et les espaces de travail de l'ESAAA, sont logés dans la résidence qui jouxte l'école, face à la plage et à la base nautique, l'ensemble formant un grand bâtiment de béton aux larges ouvertures, construit par André Wogenscky et dorénavant classé « Patrimoine du XXe siècle ». Pendant un mois ces résidents sont encadrés, assistés pour leurs productions et visités par des professionnels invités.
Extension de l'activité de recherche de l'ESAAA et du DSRA, Summerlake est un dispositif de production à fort potentiel pour le champ de l'art et du design, mais aussi pour les étudiants de l'école qui trouvent ici, par ricochet, une occasion de rencontrer des mondes singuliers.

« (…) ce n'est pas nécessairement faire école, mais c'est donner à l'école, à l'établissement, au projet, au bâtiment, une puissance de vie artistique qui fait envie. Non pas un modèle, mais en tout cas quelque chose qui donne suffisamment d'énergie pour pouvoir rebondir dans l'école avec des étudiants. Nous avons la chance d'avoir à disposition un bâtiment exceptionnel sur un site non moins exceptionnel, alors Summerlake peut se penser à double entrée (au moins) : travailler à offrir à des artistes ces conditions exceptionnelles et, dans le même temps, penser à accueillir nos étudiants en stage pendant cette période décalée du fonctionnement annuel de l'école. (…) Créer des espaces plutôt que d'enseigner au sens classique du terme (…) »

Aujourd'hui ESAAA Éditions publie un agenda perpétuel dans lequel seul le mois d'août est occupé (par des images des résidents au travail, mais aussi à table, dans les montagnes… et par des extraits d'un entretien libre entre le directeur de l'ESAAA, Stéphane Sauzedde, et l'artiste Thierry Mouillé qui été après été, fit de Summerlake un espace-temps hors du commun.) Cet agenda peut donc être utilisé pour 2016, 2017 ou 2018 ou encore être conservé précieusement dans un coffre en prévision d'une année exceptionnelle à venir (en 2110, pour les cent ans de Summerlake ?). Il peut enfin être simplement lu comme un ouvrage qui met en partage un certain type d'expérimentations – lisible dans le projet summerlake bien sûr, mais aussi dans les « Alinéas pour l'expressionnisme conceptuel » proposés par David Zerbib (philosophe et complice de Summerlake dès les premiers jours) en lieu et place des cartes, calendriers et autres listes de pays qui bouclent habituellement les pages des agendas.