Livre d'artiste (une série de photographies réalisées le long de la Nationale 6).
Si l'autoroute se fait elle-même (auto-route), alors la nationale il faudra se la faire. C'est ce qu'ont découvert les étudiants de l'Ecole Nationale Supérieure d'Arts de Dijon. Leurs photos, qui sont leur point de vue, deviennent le point de départ de cette aventure.
Faire la route, c'est aussi partir et être sur la route c'est un peu du Kerouac (ou un “road-movie”), mais nous nous sommes surtout intéressés aux monuments de la Nationale 6 : des stations-service (souvent en ruine), ce restoroute devenu boîte de nuit (Le Cercle Rouge) également en ruine, ainsi qu'à ces fresques modernes que sont ce qui reste des publicités peintes sur les murs des bâtiments qui longent la route.
Pas plus qu'il n'y a de mathématiques nationales, il n'y a d'art national disait Pollock. Donner à la nationale 6 un statut artistique, y repérer ses monuments, éventuellement y mettre des œuvres, ça sera changer son statut, ou lui en redonner un. On espère arriver à une sorte d'évidence, sans trop de discours, plutôt un ou des faits, mais il faudra que cette affaire tienne la route. Comme disait Lacan : « la route est une voie de communication. »
Olivier Mosset.
Né en 1944 à Berne, Olivier Mosset vit et travaille à Tucson, Arizona. L'un des quatre jeunes artistes du groupe
BMTP (avec
Daniel Buren,
Niele Toroni et
Michel Parmentier) qui se révoltèrent en 1967-68 contre l'institution artistique, son œuvre dépasse largement cette époque. Installé aux Etats-Unis depuis 1977, Mosset, seul artiste européen à s'être immédiatement situé dans la postérité de la grande
peinture abstraite américaine, a pu construire une œuvre à la mesure à la fois des formats américains et de la réflexion critique occidentale.
Abstraction géométrique, monochrome puis post-abstraction : le travail de Mosset, qui se dit lui-même
peintre avant d'être artiste, s'appuie sur un principe de neutralité, de radicalité et d'effacement qui interroge constamment les limites de la peinture.
