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Première monographie consacrée aux productions « ready-hand-made » du duo d'artistes franco-britannique lauréat du Prix Marcel Duchamp 2012, entre livre d'artiste et catalogue d'exposition, présentant un ensemble de dessins, de sculptures réalisées depuis 2004 et de vidéos récentes (avec deux essais et un entretien).
Cette première monographie est le catalogue de l'exposition au même titre désinvolte, présentée au printemps 2012 à Spike Island, centre international d'art contemporain situé à Bristol.
L'édition présente l'ensemble des œuvres exposées, les sculptures sur bois réalisées depuis 2004 ainsi que les dernières créations des artistes, 8 gifs animés, de courtes séquences vidéo projetées en boucle mettant en scène des sculptures figuratives en argile, que les artistes ont façonnées en plein air, avant de les animer, image par image, à l'aide de la technique du stop motion.
Comment la sculpture réagit-elle une fois réduite aux deux dimensions du champ pictural, photographique ou vidéo ? Telle est l'une des réflexions abordées par les artistes sculpteurs dans cette dernière proposition institutionnelle et reprise, entre autres, dans cet ouvrage, par les auteurs Alice Motard (directrice adjointe et commissaire d'expositions au centre d'art Raven Row à Londres), Zoé Gray (commissaire d'expositions indépendante et vice-présidente de l'IKT – association internationale des curateurs d'art contemporain) et Helen Legg (directrice du centre d'art contemporain Spike Island à Bristol), sous la forme de deux textes critiques et d'un entretien.
Avec pertinence, ces trois auteures nous livrent chacune, plus globalement, leur vision de l'œuvre de Dewar Gicquel et les enjeux de celle-ci.
Publié suite à l'exposition éponyme à Spike Island, Bristol, de mars à juin 2012.
Daniel Dewar (né en 1976 à Forest Dean, Royaume-Uni) et
Grégory Gicquel (né en 1975 à St Brieuc) vivent et travaillent à Paris.
« Avec une sorte d'évidente simplicité, Dewar & Gicquel pratiquent une sculpture figurative hors sol, plus ou moins facile à identifier, mais dont la relation à quelque référent extérieur ne fait aucun doute. Regardés un à un, leurs motifs semblent précis et signifiants, tant ils empruntent à des niches culturelles ou à des domaines d'activités spécialisés, mais considérés à l'échelle de leur travail, leur liste s'allonge pour mieux brouiller tout kit identitaire comme toute association narrative. Rétrospectivement, le défilé de leurs motifs et leur mode d'apparition fragmentaire fait passer ces considérations pour leurs filiations culturelles au plan de l'anecdote et les replace dans la zone indistincte d'une imagerie globalement pop (ou sub-pop), mise au service de décisions conceptuelles (où il est alors plutôt question d'images quelconques pour une sculpture figurative). De la même manière, Dewar & Gicquel s'essayent à des techniques variées en amateurs purs et durs sur des matériaux le plus souvent bruts, faisant ainsi usage de sources d'inspirations régionalistes (voire cantonales), pour des sculptures essentiellement ex-situ. Cette fabrication main, refuge traditionnel de l'expression de soi, est aussi un espace pour des glissages improvisés : moments d'exaltation qui laissent la part belle à une forme d'endurance héroïque et aux détours arbitraires d'un imaginaire débridé. Et voilà que ce subjectivisme exacerbé par la pratique contredit l'hypothèse d'une décision a priori conceptuelle sur le motif. L'hybridation des motifs, techniques et matériaux opérant à différentes échelles de leur travail, permet autant d'allers-retours entre l'évidence première d'une imagerie pop alliée à un langage vernaculaire et les effets seconds d'une posture conceptuelle indifférente à son imagerie naturaliste comme à son contexte d'exposition. Leurs sculptures, fusions d'images quasi ready-made et de formes quasi imprévisibles, synthétisent ainsi très concrètement une posture à cheval entre deux options : celle d'un subjectivisme expressionniste à l'imaginaire authentiquement pop et celle d'un conceptualisme figuratif distancié. » (Emilie Renard)
Daniel Dewar et Grégory Gicquel ont reçu le Prix Marcel Duchamp 2012.