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Les livres sont aux prémices d'une majorité des œuvres d'Éléonore False. Elle y glane des images qu'elle prélève directement ou qu'elle reproduit. Puis une première spatialisation prend place dans les classeurs où les formes découpées et leurs rebuts sont glissés dans des pochettes transparentes. Leur emplacement n'est pas figé, pas plus que leur sens de lecture ni leur chronologie.
Pour sa première monographie, des morceaux choisis de ces classeurs ont été reproduits en modifiant graduellement l'échelle. Avec Syndicat, graphistes et éditeurs, elle fige pour la première fois certains de ces assemblages intuitifs et de ces juxtapositions fortuites. Les compositions qui en résultent sont parfois d'une clarté immédiate ; comme ce caméléon qui repose sur diverses strates de matières organiques. Pour d'autres, ils laissent entrevoir des sources iconographiques ou un vocabulaire formel très variés : l'efficacité visuelle d'une bouche rouge glossy en pleine page orientée à la verticale ou encore le pouvoir évocateur de contre-formes dans des pages vierges qui laissent apparaître la silhouette d'un visage par le jeu de la réserve.
Entre ces pages ici reproduites sont glissés cinq ensembles d'œuvres. Dans chacun d'eux, plusieurs séries, plusieurs typologies, plusieurs moments se croisent et se côtoient pour révéler des relations d'une autre nature que celles qui sont induites par ses expositions. Cinq auteurs et autrices se sont prêtés au jeu d'écrire sur l'œuvre de l'artiste en s'appuyant uniquement sur l'un de ces ensembles et Kathy Alliou accompagne la parole d'Éléonore False dans un entretien qui retrace plus de dix années de pratique.
Mathilde de Croix
Éléonore False (née en 1987) est une artiste française, dont la pratique se situe à la croisée du glanage et de la mise en espace d'images fragmentées, soumises à différentes opérations (scan, photocopie, agrandissement…), qu'elle incise et réassemble sous forme de collages, qui peuvent aussi devenir volumes.
Mèche de cheveux, aile de papillon, vase, les fragments de livres de médecine, manuels de couture ou magazines de mode se glissent dans les pochettes transparentes de ses portes-vues, aussi appelés « lutins ». Certains de ces extraits s'articulent d'abord dans des représentations mentales pour ensuite élaborer de nouvelles images. Dans ses hybridations, peaux et motifs, nature et arts décoratifs finissent par se confondre.