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Ce cinquième numéro de la revue d'anthropologie créée par Mariana Castillo Deball explicite et développe les enjeux des travaux récents de l'artiste.
Le mot amarantus, qui donne son titre à cette publication, vient du grec aμάρανθος, et décrit une fleur qui ne se fane jamais. Cette plante est encore utilisée pour préparer les ixiptlahuan, qui sont des figures anthropomorphes et zoomorphes consommées rituellement par certains peuples indigènes du Mexique. La fleur d'amarante représente la persistance des « objets inconfortables » que Castillo Deball rend visibles dans ses recherches historiques, qui continuent à nous parler dans le présent.
Depuis ses premiers travaux, l'artiste explore la manière dont le hasard – produit du passage du temps, de l'érosion, de la fragmentation et de l'intervention humaine, entre autres facteurs – détermine, dans une large mesure, la manière dont nous apprenons à connaître le monde et les récits que nous créons. Cet intérêt l'a conduite à enquêter sur l'histoire de certains artefacts et sur leurs vicissitudes, reproductions, appropriations et disparitions. Ses stratégies formelles reflètent un penchant pour les méthodologies utilisées par les archéologues pour « capturer » leurs découvertes. Les objets qui en résultent, ou les images de substitution, se rapprochent conceptuellement de l'ancienne notion nahua d'ixiptla, qui peut être interprétée comme une représentation, une image et un substitut, mais aussi comme une peau. Ce concept est indispensable pour aborder de nombreux projets de Castillo Deball au cours de la dernière décennie.
Cette publication présente certains des collaborateurs et interlocuteurs de longue date de l'artiste, notamment : Tatiana Falcón, avec qui elle a réalisé The Painter's Garden ; l'organisation Cooperación Comunitaria pour The Double Life of the Azoyú Codex ; Diana Magaloni autour du terme ixiptla et In Tilli in Tlapalli ; Hubert Matiúwàa, à travers des poèmes de son livre Skin People ; Barbara Mundy sur la cartographie et les pièces au sol de l'artiste ; Jennifer Reynolds-Kaye sur Alfred Maudslay ; Catalina Lozano sur l'histoire des femmes qui ont pratiqué l'archéologie au Mexique. La publication comprend également l'essai A Dystopic Mesoamerica de Yásnaya Elena et un extrait du roman Weaving Darkness d'Emiliano Monge.
Publiée par les éditions Bom Dia Boa Tarde Boa Noite, Ixiptla est une revue d'anthropologie créée par l'artiste Mariana Castillo Deball. Prenant la forme d'un magazine richement illustré, Ixiptla invite anthropologues, archéologues, artistes et écrivains à partager leurs recherches et leurs pratiques en lien avec une thématique. Chaque numéro est produit dans le contexte d'une exposition ou d'une manifestation artistique. Ixiptla est un concept Nahua qui se traduit par les mots « image », « délégué », « remplaçant » ou « représentant ». Ixiptla peut figurer une statue, une vision ou l'incarnation d'une divinité lors d'un sacrifice humain. Formé de la particule xip signifiant « peau, couverture, coquille », Ixiptla désigne un contenant, une force incorporée dans un objet : un être ici, éliminant la distinction entre essence et matière, original et copie.