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Portrait d'un terroriste en amateur d'art

Portrait d\'un terroriste en amateur d\'art Portrait d\'un terroriste en amateur d\'art Laurent Marissal - Portrait d\'un terroriste en amateur d\'art
Conversation sur l'art, réelle et imaginaire, en 13 tableaux entre Jann-Marc Rouillan ex-membre d'Action directe et Laurent Marissal, peintre.
Après Brecht & Brecht portrait croisé du dramaturge allemand et de l'artiste fluxus homonyme, c'est un terroriste, Jann-Marc Rouillan, ex-membre d'Action directe qui est le motif de ce livre composé par Laurent Marissal. L'ouvrage met en scène la rencontre du peintre et du terroriste à travers un montage de citations, de conversations (réelles et imaginaires) et de dessins.
En treize tableaux, le lecteur verra le portrait du terroriste se composer d'une rencontre entre action painting et action directe du ravissement du ravisseur du tableau ravi ; d'une dérive d'un détour par l'Espagne antifranquiste d'un musée où l'art arme l'œil de la traversée de la maison d'un frère Caïn de la différenciation de l'art, de la politique d'une cour de prison ; de gros titres de journaux en guise de maquillage d'une pratique non servile d'un art par-delà sa marchandisation ; d'un art pensé comme avant garde de l'avant garde. Ce que ce livre ne dit pas mais montre c'est qu'au regard du politique comme du peintre : ce qui qualifie une action – ouverte à toutes les bâtardises – c'est ce qu'on en fait.

« Portraiturer Jann-Marc Rouillan, membre d'Action directe, c'est placer le chevalet devant un terroriste qui a passé plus de 20 ans emprisonné. Il a purgé sa peine. Il reste pourtant l'une des figures exemplaires du proscrit contemporain. Irrécupérable Méduse, il incarne le mal absolu en politique. Portraire le mal ce n'est pas s'adonner au mal. Matisse peignant St-Dominique n'est pas dominicain. Faire face au mal, c'est vérifier auprès du mal que l'art est par-delà le bien et le mal. Pour figurer la Méduse, s'il espère être fascinant, le peintre ne devra pas être fasciné. L'art sera pour le peintre un bouclier de Thésée. Si parler d'art c'est déjà peindre, parler d'art avec cet ennemi déclaré, c'est encore peindre. »
Laurent Marissal, né en 1970 à Clichy, vit et travaille à Paris. Il se définit comme peintre sans peinture mais pas sans actions picturales.
Le récit de ses actions est compilé dans la série « Pinxit » sous la forme d'énoncés, de témoignages, de dessins, de rapports, de tracts, de lettres, d'anecdotes, de poèmes, de dessins, de photographies... Il reste peintre quelles que soient les circonstances. Cela commence en 1997, pour subsister il est gardien au musée Gustave Moreau mais pour exister en peintre il doit reprendre la peinture en dessous de zéro. Sans peinture, il réalise des actions picturales clandestines – renverser sa chaise de gardien, mettre ses doigts dans la peinture du musée rénovation... Sans peinture, il plie le temps de travail sur le travail du temps. Puis par des actions syndicalespicturales –  tract, grève, manifestation... Il parvient à réduire le temps de travail et à augmenter l'espace de pause...  Il prend le surnom de Painterman, et publie le récit de sa désaliénation : Pinxit (I).
Dans Pinxit (II) – Où va la peinture, salarié dans un centre de formation en alternance, il résiste à la division du temps et peint les jours ouvrés comme les jours chômés. On peut le suivre retrouver Nietzsche entre deux papes, rencontrer Kafka à Prague, périr par la nageuse, rendre un hommage pirate à Sol Lewitt, déplacer la stèle de Félix Gattari sur d'autres tombes…
Pinxit
(III) – aca nada (il n'y a rien ici) se déroule entre Paris et Montréal. Le peintre a trouvé là son Arcadie, on le voit  organiser une exposition clandestine dans un hôtel au Québec, peindre en parlant grâce au froid sur le Mont Royal, durant le printemps d'érable organiser une manifestation place du Canada à Paris concomitante de la manifestation place du Canada à Montréal, entre deux papes devenir indien, peindre la frontière entre les USA et le Canada, occuper le centre culturel canadien à Paris, communiquer avec un astronaute canadien en orbite…  
De retour à Paris, Laurent Marissal alias Painterman s'oppose à bibendum, inaugure la vitrine fantôme de Robespierre au musée du Barreau de Paris, serre la main à Caïn, fait le portrait de Brecht & Brecht, organiser des actions non alignées...  Depuis 2012, il publie, rédige, dessine et diffuse Nada, le journal des actions non visibles non cachées de Painterman en milieu hostile comme en Arcadie.
Edité par Laurent Cauwet.
 
paru en juin 2024
édition française
14 x 21 cm (broché)
268 pages (ill. bichromie)
 
20.00
 
ISBN : 978-2-37896-530-3
EAN : 9782378965303
 
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