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les presses du réel

Le motier

Le motier Le motier Julien Blaine - Le motier
1 proverbe, 2 Bimots, 4 fables, 1 aveu, quelques lettres d'un abécédaire, une leçon de grammaire, quelques références botaniques, biologiques, un rappel littéraire et un hommage à Bernard Heidsieck : la continuation par tous les moyens de la poésie élémentaire de Julien Blaine.
Le motier (comme on dit herbier, ou oisier) est la continuation par tous les moyens d'une poésie élémentaire qui – des poèmes métaphysiques (Simplement pour dire / qu'en ouvrant l'œil / Vous verrez des Poèmes Métaphysiques / – au quotidien – partout) et des Bimots (entre deux mots, la création d'un champ sémantique infini en constant mouvement) aux fables (texte muni de son illustration mystère et/ou illustration accompagnée de son texte mystère) en passant par les typographies (À chaque bête sa photographie, son relevé, son empreinte, sa typographie, son écriture…) – développe toujours et encore de nouveaux dispositifs poétiques pour restituer le monde.
Dès le début des années 1960, Julien Blaine (né en 1942 à Rognac, vit et travaille à Marseille) propose une poésie sémiotique qui, au-delà du mot et de la lettre, se construit à partir de signes de toutes natures. Forcément multiple, il se situe à la fois dans une lignée post-concrète (par son travail de multiplication des champs sémantiques, en faisant se côtoyer dans un même espace des signes – textuels, visuels, objectals – d'horizons différents) et post-Fluxus (dans cette attitude d'une poésie comportementale, où est expérimentée à chaque instant la poésie comme partie intégrante du vécu). Mais avant tout, la poésie s'expérimente physiquement : elle est, d'évidence, performative. Ses performances sont nombreuses, qui parfois le mettent physiquement en péril (Chute, en 1983, où il se jette du haut des escaliers de la gare Saint-Charles à Marseille : violence de cette dégringolade incontrôlable, et la réception, brutale, au sol, quelques centaines de marches plus bas… puis Julien Blaine met son doigt sur la bouche et, sous l'œil d'une caméra complice cachée parmi les badauds médusés, murmure : « chuuuuut ! »). Mise en danger du corps, et mise en danger du poète, qui toujours oscille entre grotesque et tragique, dans une posture des plus fragile, car « le poète aujourd'hui est ridicule ». Performances, livres, affiches, disques, tract, mail-art, objets, films, revues, journaux… sa production est multiple, mêlant éphémère et durable, friable et solide. Pas un outil, un médium qui ne lui échappe. Mais rien qui ne soit achevé, arrêté. Car pour Julien Blaine la poésie est élémentaire, tout ce qu'il produit est fragment, indice d'un travail toujours en cours, document d'un chantier poétique à chaque instant renouvelé. Tous ces « résidus » doivent être lus en soi et en regard de ce qui nous entoure.
Blaine fut le cofondateur de Libération avec ses amis de l'Agence de Presse Libération et de Géranonymo, directeur de l'Autre-Journal avec son ami Michel Butel, fondateur de Doc(k)s, la revue internationale des poésie d'avant-gardes. Sous son patronyme Christian Poitevin, il fut adjoint à la culture à Marseille de 1989 à 1995. Et sous le nom de Jules Van, il procéda à l'art du boycott, du vol, de la perruque et du sabotage ici & là.
Edité par Laurent Cauwet.
 
paru en janvier 2023
édition française
14 x 21 cm (broché)
64 pages (ill.)
 
17.00
 
ISBN : 978-2-37896-390-3
EAN : 9782378963903
 
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