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Les enjeux des représentations non-humaines en tant que nouveau régime de l'image, qui interroge notre propre rapport au monde.
De l'art des cavernes aux jeux vidéo, des paysages vierges à l'intelligence artificielle, nous assistons à un décentrement du regard humain. Images dépeuplées d'où les humains sont refoulés, images non-humaines, laissant place lentement à un nouveau régime d'images, que l'on pourrait qualifier d'anthropofuge. Et pourtant, ces images qui fuient les traces de la civilisation pour traquer toutes les modalités de la nature nous parlent bel et bien de nous-mêmes ; elles matérialisent des aspirations et des craintes politiques absolument cruciales. Elles donnent à voir les limites du culte progressiste, elles font éclôre d'autres manières d'être-au-monde, elles sont des vigies écologiques. L'avènement massif de l'image sans l'homme ne saurait être banalement le constat figé et réjoui d'un monde débarrassé de l'humain : c'est plutôt une nouvelle forme en cours d'invention, qui vient raconter le monde et dire les rapports incertains de notre espèce en son sein.
Les Carnets du BAL, publiés par LE BAL (Paris) et Les presses du réel à partir de 2021, ont pour objectif d'explorer les enjeux de l'image contemporaine et d'appréhender dans toute sa diversité la notion de « document » visuel. Chaque sujet abordé donne lieu à des contributions théoriques, des présentations et analyses d'œuvres dispensées par des artistes, philosophes, historiens, anthropologues et critiques de renom, à partir d'exemples choisis dans les champs de la photographie, de la vidéo et du cinéma.