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Les vœux de Nouvel An très personnels publiés par l'artiste suisse sous forme de zines depuis une vingtaine d'années.
« Santé, bonheur et argent pour la nouvelle année ». Tels sont les vœux d'Anton Bruhin pour 2007 dans son tout premier zine. Depuis son plus jeune âge, il aime composer des petits zines au format A6. Son Plim, imprimé au pochoir, est sorti en 1969, suivi d'autres zines chez April Verlag, une maison d'édition que Bruhin et Hannes Bossert ont dirigée conjointement de 1969 à 1972. Trente ans plus tard, en 1998, 40 zines ont été imprimés sur un télécopieur Brother sous le titre Vierhundertfünfundfünfzig-seelendorf Editionen. Sa série Scheissegedichte (Vers de merde) de 2014 présentait des séquences de mots, des palindromes (ekle meteor—kroete melke), des dessins de machines à écrire et des portraits au pixel, ainsi que des dessins de prises électriques avec des queues de cochon recourbées et des couplets scatologiques, par exemple, pour une traduction en rimes assez libre :
Shit stinks and poop steams,
the Romans shat on wooden beams
Shit's formed by the ass
and normed by Brussels' brass.
When the shit hits the wall
it doesn't bounce back like a ball.
Shit's the talk of the town
and soon gets renown.
Figure de la scène artistique et bohème des années 1970 en Suisse, Anton Bruhin (né en 1949) se fait d'abord connaître à travers ses dessins et ses poèmes auto-édités, avant de se tourner vers la peinture. Les années 1990 et 2000 le verront s'intéresser à la musique – il apprendra notamment à jouer de la guimbarde – à la poésie lyrique expérimentale et à la production picturale assistée par ordinateur.
Outre ses travaux graphiques, Bruhin a composé des enregistrements vinyles (Vom Goldabfischen, 1970, et rotomotor, 1978), de la poésie expérimentale (Reihe Hier) et une série de palindromes (la série Spiegelgedichte, 1991-2002). Inspiré par Dieter Roth, André Thomkins, Philippe Schibig et Friedrich Kuhn, contemporain de David Weiss, Markus Raetz, Urs Lüthi, de Manon et Jean-Frederic Schnyder, l'art de Bruhin s'équilibre entre la recherche de l'excès et l'intérêt pour les schémas structurels pragmatiques et simples.
