fermeture & interruption des expéditions du 23 décembre au 3 janvier (les commandes passées dans l'intervalle seront traitées en priorité dès notre retour) – merci pour votre patience et bonne fin d'année !
Livre d'entretien avec Céline Ahond, autour de ses recherches et questionnements récents. Entre vidéo, performance et mise en scène d'objets, mêlant collaborations, inscription dans la ville, images mentales et narrations, son travail interroge la place de l'individu, les relations de pouvoir et de territoire ou encore l'affirmation d'une possible liberté.
Céline Ahond évoque les enjeux de déplacer la performance vers l'exposition, et la manière dont cela fait émerger un désir d'écrire. Pour ce cinquième titre de la collection Digressions, Céline Ahond revient sur ses grandes obsessions (la présence, l'adresse, le mouvement, la rencontre avec l'Autre) et la manière dont celles-ci sont mises en question par l‘écriture d'une exposition. La conversation avec Julie Pellegrin débouche sur des fragments de réflexion sur le désir d'écriture à proprement parler, échangés avec Anne Kawala, Sophie Lapalu, Elodie Petit et Lidwine Prolonge.
Initiée par la Ferme du Buisson en collaboration avec les éditions Captures, Digressions est une collection d'entretiens d'artistes qui accompagne la programmation du Centre d'art. En offrant un détour par une discussion à plusieurs voix, ces carnets rendent visibles les réflexions, les références, les méthodes, et parfois les divagations qui nourrissent un processus de travail.
Publié à l'occasion de l'exposition « Au pied du mur, au pied de la lettre » à la Ferme du Buisson, Marne-la-Vallée, du 22 avril au 22 juillet 2018.
Céline Ahond (née en 1979 à Clermont-Ferrand, vit et travaille à Montreuil) développe sa pratique singulière aussi bien dans des espaces dédiés, que dans des livres ou sur la place publique – souvent dans le cadre d'expériences collectives. Elle se fait connaître pour ses performances-conférences au début des années 2000, mêlant récits en tous genres, images projetées ou imprimées, dispositifs vidéo et mises en scène d'objets. Elle pose alors les bases d'une écriture du quotidien tout en traçant le « chemin d'une pensée en construction ». Quelques années plus tard, elle sort des salles d'exposition et de projection pour élaborer des marches et des parcours où chaque étape du paysage – décrit, cadré et raconté – devient l'image à traverser avec le public. En 2011, elle s'empare du medium filmique pour questionner la mise en scène même de l'image et réaliser des films-performance aux titres évocateurs : Tu vois ce que je veux dire ?, Dans quel film vivons-nous ?, Jouer à faire semblant pour de vrai. Sur la corde entre le documentaire (de performances ou de situations quotidiennes) et la fiction la plus délurée, ces films s'apparentent à de vraies-fausses reconstitutions où les jeux de rôles troublent des identités et la relation entre réalité et imaginaire. Comment le rapport à l'Autre peut-il faire œuvre ? Comment résister à plusieurs dans les espaces de liberté inventés dans l'entre-deux de la rencontre ? Céline Ahond a l'art de construire des situations qui ouvrent des territoires pour l'action, la prise de parole et l'invention d'un langage propre. Parallèlement, elle poursuit une réflexion sur l'écriture comme alternative possible à la performance, à travers un travail exigent d'éditrice et de publication de livres d'artiste.