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Mercure est un long récit dans lequel le narrateur lutte et s'acharne à apprendre la musique, sur un « piano » : un clavier dessiné sur un morceau de carton. Une musique nécessaire et si douloureuse à apprendre, c'est à la fois la vie, la relation à l'autre, la relation à soi… le besoin de communication d'amour.
Édith Azam nous offre une écriture de l'extrême sensible, pleine de sa dimension physique et orale, qui travaille sur la répétition et la boucle, jouant sur les dérapages sémantiques pour mieux cerner son sujet. Se débarrassant des contraintes formelles de l'écriture, elle révèle un état primordial, une langue à la fois nouvelle et première, prenant ainsi le risque de la mise à nu d'un « je » d'une fragilité extrême. Édith Azam invente une écriture du don, d'une générosité totale.
« Il y a quelque chose d'animal, d'archaïque… c'est toute une machine qui se met en marche, une flèche qui part et qui doit être juste : la puissance est dans l'exactitude… il ne s'agit pas de décrire l'oiseau mais de devenir Oiseau… une histoire de souffle, quelque chose de plus grand que moi, et que je ne comprends pas forcément… je suis happée par quelque chose qui est bien plus que moi… ».
Édith Azam (née en 1973 à Alès) a fait des études de lettres modernes et en science de l'éducation. Elle abandonne très vite l'enseignement pour se consacrer à l'écriture et faire des lectures publiques, en France et en Europe. Elle a été à ses début soutenue dans son travail par Julien Blaine et Charles Pennequin.