fermeture & interruption des expéditions du 23 décembre au 3 janvier (les commandes passées dans l'intervalle seront traitées en priorité dès notre retour) – merci pour votre patience et bonne fin d'année !
Neuf possibilités pour un arbre à chat (livre d'artiste).
Qu'il pratique la taille directe du bois pour ses Totems, ou le détournement sauvage d'un meuble – un canapé en cuir, dépecé et métamorphosé en tipi –, Laurent Le Deunff se focalise principalement sur la sculpture « faite main », ses formes et ses matériaux. Son œuvre est travaillée par des questions ancestrales – l'animalité, l'archaïsme, le rituel... – tout en faisant retour, avec esprit, sur notre époque et certains de ses travers.
La présentation de ses Arbres à chat évoque la collection scientifique ou encore l'étalage de marchandises. S'inspirant de ces étranges objets citadins, destinés à éveiller l'instinct de chasseur de félins d'appartements et ressemblant fortement à des sculptures, Laurent Le Deunff crée des constructions abstraites de formes à petite échelle. Dénuées de toute fonction, conçues en façonnant et agençant des morceaux de bois et d'autres matériaux, elles dessinent des circuits et circulations dans l'espace, posent des questions de sculpture et traduisent, non sans humour, la quête fantasmée d'un retour à la nature.
Edition limitée à 200 exemplaires.
Laurent Le Deunff travaille essentiellement avec des matériaux issus de la nature, privilégiant le bois dont il livre des sculptures qui par leur côté fini s'apparenteraient, dans certains cas, à des formes qui oscillent entre objets d'art, objets manufacturés et objets d'artisanat. L'artiste brouille les pistes et joue de ce savoir faire et de cet aspect « fait main » qu'il n'hésite pas à exacerber lorsqu'il réalise des petites œuvres en rognure d'ongles (Crâne, 2002-2003) ou en dents d'animaux sculptées (Autoportrait, 2003) qui pourraient
facilement se situer aux confins d'une forme artistique qui rappellerait celle de l'art brut. Pour Laurent Le Deunff le choix du matériau induit le sujet réalisé (un os en albâtre, une massue en bois à la matière mise à nu). Les motifs s'inspirent très largement de ceux issus de la nature (feux de camp, animaux, tente, grotte) et demeurent sa source principale d'investigation à l'encontre de la prolifération de signes et de matériaux provenant de nos sociétés post-industrielles. L'accessibilité du travail de Laurent Le Deunff cache cependant les enjeux esthétiques qui sont au cœur de sa sculpture et il serait erroné de n'y voir qu'une reprise de motifs populaires remis à un certain goût du jour. La lecture de l'œuvre s'avère, au contraire, bien plus complexe. Les sujets que l'artiste traite, la technique qu'il développe, essentiellement la taille directe, mais aussi celle du modelage (techniques qui appartiennent à l'histoire de la sculpture), affirme l'absence de toute hiérarchie ou catégorie formelle, au-delà d'une conception high and low de l'art dont le questionnement se trouve être au cœur de la création contemporaine. Il serait trop simple de parler d'un « retour à la nature », qui serait commun à quelques artistes, et notamment à quelques sculpteurs, mais il y a chez Laurent Le Deunff un attachement certain pour le monde préservé de la forêt qui servirait de cadre à son travail dans l'élaboration de ce monde personnel. Valérie Da Costa