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Une synthèse des multiples dimensions de l'œuvre protéiforme d'un artiste légendaire – convoquant la mémoire et l'entropie, l'utopie, la nature, la géologie, la littérature, la poésie, le minimalisme, la dématérialisation, le processus de fragmentation, la science-fiction, etc. –, dont nous mesurons aujourd'hui à quel point elles trouvent un écho dans les questions contemporaines environnementales, cinématographiques, esthétiques et sociales.
Cet ouvrage aborde principalement la manière dont Robert Smithson articulait la mémoire et l'entropie, deux notions qui lui furent chères, à travers des réflexions sur l'histoire, le langage et les réglages qu'il expérimenta entre le proche et le lointain. Une synthèse qui constitue aussi l'occasion exceptionnelle de donner la parole à l'artiste américain Mel Bochner, parmi d'autres particulièrement actif aux côtés de Smithson dans les années 1970 et célèbre pour ses travaux sur les rapports entre l'image et le langage.
« Cet ouvrage collectif, d'envergure critique, souligne et relie avec justesse les influences, les sujets mais aussi les recherches de Smithson au carrefour de la philosophie, du savoir scientifique, de la poésie, du récit de science-fiction, de l'histoire ou encore de la protohistoire. »
Adrien Abline, Critique d'art
Publié suite au colloque éponyme organisé par Céline Flécheux au Centre Pompidou, Paris, en 2013.
Jean-Pierre Criqui est responsable du service de la parole au Département du développement culturel au Centre Pompidou et rédacteur en chef des Cahiers du Musée national d'art moderne. Historien de l'art et critique, il dirige la collection « Vues » aux Éditions Macula. Il est l'auteur de l'ouvrage Un trou dans la vie. Essais sur l'art depuis 1960, Desclée de Brouwer, 2002. Il est aussi régulièrement commissaire d'exposition, à l'image de L'Horizon chimérique. Ed Ruscha – Jean-Marc Bustamante au musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg (2007-2008). Il a consacré une monographie à l'artiste belge Wim Delvoye, Éditions Ides & Calendes, 2009.
Céline Flécheux est maître de conférences en esthétique à l'université Paris Diderot dans l'UFR Lettres, Arts, Cinéma. Elle codirige la collection « Les Contemporains » avec Magali Nachtergael (Manucius/Éditions P.) Ses recherches portent notamment sur la question de l'horizon (L'Horizon, des traités de perspective au Land Art, PUR, 2009 ; L'Horizon, Klincksieck, janvier 2014).
Des artistes américains du Land Art, Robert Smithson (1938-1973) est probablement le plus connu et le plus complexe, à cause de sa mort accidentelle à l'âge de 35 ans et en raison de son œuvre marquée par l'entropie. Cette réputation ne définit pas assez ce que fut cet homme singulier, inspiré par la science et la science-fiction, l'architecture, les vertiges temporels et spatiaux, le récit littéraire et la philosophie. Il n'est sans doute pas excessif de prétendre qu'il inaugura le modèle de l'artiste contemporain. Son goût pour les paradoxes l'amena à faire résonner les rapports entre la nature et les périphéries urbaines, la perspective et les cartes, la mélancolie et l'humour.
Son œuvre inspirée et visionnaire n'a cessé d'inspirer les artistes qui l'ont côtoyé ainsi que ceux des générations suivantes. Dessin, sculpture, film, photographie, son, peinture, écrits, etc. : la variété de ses productions fut constamment accompagnée par une réflexion autour de leur mise en œuvre, qu'elles reposent au sol dans les galeries ou les musées, dans des mines à ciel ouvert, sur des îlots ou dans des régions retirées.