Première publication dédiée aux romans hypergraphiques d'Isidore Isou, aspect essentiel de son œuvre, à la base du projet lettriste d'un dépassement du roman (indissociable du renouveau des arts plastiques, de la poésie et de la musique) au moyen d'une « super-écriture » augmentée par l'ensemble des signes et systèmes de notation de la communication visuelle. Avec des essais de
Frédéric Acquaviva, Jonas (J) Magnusson et Cosana Nicolae Eram, des entretiens avec
Broutin, Maurice Lemaître et Roland Sabatier, et
de nombreuses illustrations, dont les reproductions des planches de
Les Journaux des Dieux (1950),
Initiation à la haute volupté (1960) et
Jonas (1977-84).
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme à l'Institut culturel roumain de Stockholm en 2012.
Isidore Isou est né en 1925 en Roumanie ; il a vécu en France depuis 1944 et jusqu'à sa mort le 28 juillet 2007. Il fonde le
lettrisme en 1946, mouvement poétique, graphique et philosophique décisif cherchant à mettre en place une nouvelle esthétique libérée des règles de la poésie et de l'art : « le lettrisme est l'art qui accepte la matière des lettres réduites et devenues simplement elles-mêmes ; et qui les dépasse pour mouler dans leur bloc des œuvres cohérentes ». Auteur d'une œuvre abondante et géniale, avec notamment près de deux cents livres et un millier de toiles, qu'il étend, avec sa théorie de la « Créatique », à tous les domaines, aussi bien les arts (poésie, cinéma, théâtre, peinture, roman, sculpture, danse, photographie…) que les sciences économiques, les mathématiques, la philosophie et l'érotologie. Il publie
Le Manifeste de la poésie lettriste ainsi qu'un livre fondateur,
Introduction à une nouvelle poésie et à une nouvelle musique, en 1947. Il intervient au cinéma avec son film
Traité de bave et d'éternité présenté à Cannes en 1951, ainsi que dans le genre romanesque avec
Les journaux des Dieux (1950) et
Initiation à la haute volupté (1960). En 1976 une rétrospective de son œuvre est présentée à la galerie Weiller à Paris. Il montre également ses œuvres à la galerie de Paris et à celle de Michel Broomhead en 1989. Le Centre Pompidou à Paris lui consacre une grande rétrospective en 2019.
Voir aussi
Frédéric Acquaviva : Isidore Isou ;
Frédéric Alix : Penser l'art et le monde après 1945 – Isidore Isou, essai d'archéologie d'une pensée ;
Fragments pour Isidore Isou.