Ce livre d'artiste rassemble des souvenirs d'enfance, quelques expériences vécues et des réflexions personnelles sur les histoires et les relations familiales, et la manière dont elles s'entremêlent avec les lieux géographiques.
« J'ai rassemblé tant de livres (....), tous sur la famille. Tout cela me submerge comme une cascade. Je ne parviens pas à comprendre la généalogie, la chronologie coule comme des courants qui s'enroulent les uns autour des autres à des rythmes différents. (...). Et maintenant, je reconnais que je fais partie de cette tribu, de cette famille d'écrivains qui écrivent sur notre tribu. »
Ces phrases se retrouvent dans le livre de Simone Forti, L'ours dans le miroir – un merveilleux recueil de récits, de prose-poèmes, de dessins, de photos, de lettres, de notes et de souvenirs.
Simone Forti se plonge dans les (ses) histoires de sa famille et des usines de laine que celle-ci possédait, en essayant de mettre en perspective tous les mythes et fragments d'information.
Elle nous entraîne dans un voyage fascinant à travers le temps et l'espace, de décembre 1938 à aujourd'hui, de l'Italie à Los Angeles.
Au cours de ce voyage, nous nous retrouvons dans différentes villes et dans les bois, où nous rencontrons sa famille, des ours, des chiens et des araignées.
La
danseuse, chorégraphe, artiste et écrivaine américaine Simone Forti (née en 1935 à Florence) est une figure de proue du développement de la performance contemporaine. Forti s'est consacrée à la recherche d'une conscience kinesthésique, constamment engagée dans l'expérimentation et l'improvisation, qui a reconfiguré le concept de performance et de danse.
Forti émigre avec sa famille à Los Angeles en 1938. Après des études de psychologie et de sociologie, elle fréquente les milieux proches du courant de l'expressionnisme abstrait et entame une carrière de peintre. À partir de 1955, elle participe à San Francisco aux ateliers d'Anna Halprin qui enseigne l'improvisation conçue comme performance artistique. Elle travaille avec celle-ci durant quatre années et intègre sa compagnie. C'est l'époque des premières « Tasks improvisations ». Rejoignant la scène artistique expérimentale new-yorkaise en 1960, Simone Forti étudie la composition au Merce Cunningham Studio avec le musicologue Robert Dunn et se familiarise aux pratiques aléatoires. Elle y rencontre
Trisha Brown, Lucinda Childs,
Yvonne Rainer et
Steve Paxton. Elle collabore activement aux premiers
happenings avec Robert Whitman,
Jim Dine,
Claes Oldenburg,
Allan Kaprow… tout en concevant ses premières constructions de danse conceptuelles d'esprit
minimaliste. Mais, absorbée par le happening, elle ne réapparaîtra comme chorégraphe qu'en 1967, à l'École des Arts visuels, en compagnie cette fois de Trisha Brown et de Steve Paxton. La fin des années 1960 seront marquées par son adhésion au
mouvement psychédélique ainsi qu'à ses réflexions autour du
mouvement animal. Dans les années 1980, elle fonde la Simone Forti & Troupe et développe la danse narrative, qu'elle nomme Logomotion.
Forti a collaboré avec des artistes tels que
Dan Graham, Robert Whitman,
Allan Kaprow et
Claes Oldenburg ainsi qu'avec des compositeurs comme
Charlemagne Palestine, Peter Van Riper ou
La Monte Young.