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Chaque œuvre réalisée par Patrick Neu détourne des techniques traditionnelles et engage de nouvelles expérimentations qu'il poursuit aussi longtemps que nécessaire. L'artiste manie des matériaux peu familiers du champ de l'art : ailes d'abeille, noir de fumée sur verre, cristal, cire, bloc d'encre de Chine, ailes de papillon, mues de serpent, coquilles d'œuf, papier carbonisé, etc. Depuis trente ans Patrick Neu développe son travail dans la discrétion. Les œuvres présentées dans son exposition au Palais de Tokyo suggèrent ce dialogue périlleux avec les matériaux et la mémoire du monde. Les décisions audacieuses, l'aventure de la pensée, l'insistance de la durée, le dialogue avec l'histoire sont les ingrédients de la recherche de l'artiste sur les processus de la mémoire et de l'oubli, sur l'épanouissement macabre des fleurs, sur la rémanence des images archaïques.
Cette monographie rassemble une conversation entre Patrick Neu et Jean de Loisy, un essai de Katell Jaffrès, commissaire de l'exposition de Patrick Neu au Palais de Tokyo, un portfolio de vues de l'exposition, une sélection de visuels d'œuvres de Patrick Neu et un ensemble de notices sur une sélection d'œuvres de l'artiste.
Katell Jaffrès est curatrice au Palais de Tokyo.
Jean de Loisy est le président du Palais de Tokyo.
Publié à l'occasion de l'exposition personnelle de Patrick Neu au Palais de Tokyo, du 24 juin au 13 septembre 2015.
Coéditée avec Les presses du réel, la collection de livres monographiques dans laquelle s'inscrit cet ouvrage est publiée en lien avec les expositions du Palais de Tokyo. Richement illustrés, comprenant de nombreuses vues de l'exposition, accessibles à tous, ces livres permettent de poursuivre l'expérience de la rencontre avec l'œuvre de l'artiste.
Les propos des artistes, les contributions inédites de théoriciens, de critiques d'art et de commissaires d'expositions permettent de mieux comprendre le parcours de chaque artiste et la genèse de son projet au Palais de Tokyo. Le lecteur peut ainsi assister au cheminement d'une pensée.
Des vues d'atelier, reproductions d'œuvres, documents préparatoires et images de référence témoignent des processus créateurs et complètent entretiens et essais.
Patrick Neu (né en 1963, vit et travaille à Enchenberg) travaille depuis les années 1980 le cristal, la mie de pain, le plomb, la coquille d'œuf ou la cire d'abeille, dessine à l'encre de Chine sur des ailes de papillon, peint à la gouache sur des papiers carbonisés, grave à la pointe de la plume dans le noir de fumée de verres en cristal.
Depuis le début des années 1990, en contrepoint de son travail de sculpture, Patrick Neu pratique l'aquarelle sur papier, quinze jours par an lors de la floraison de l'iris.
Ses œuvres offrent autant d'exercices « de funambulisme sculptural » mêlant « ambition et légèreté, apparente insignifiance et gravité, parfaite modestie et absolue maîtrise technique » (Didier Semin). Défis à l'imaginaire, à l'entendement, ces œuvres ne sont pas réductibles à leur virtuosité et à leur séduction. Elles offrent avant tout une méditation sur le temps, une réflexion sur l'éphémère, sur l'inéluctable et imprévisible instabilité des choses et de l'instant.