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Une étude qui s'attache à analyser la portée du geste et des matériaux de récupération par les nouveaux réalistes dans les années 1960.
1960, la France goûte aux joies des Trente Glorieuses. Pourtant un petit groupe d'artistes se détourne des objets rutilants et des factures lisses de la société de consommation pour puiser leurs matières premières dans des décharges. Suivant le chemin des chiffonniers chers à Baudelaire et Benjamin, les nouveaux réalistes explorent leur société par ses marges. C'est tout un système de valeurs qu'ils exposent par ses rejets et ses dédains. Plus encore, en mettant au jour une part impensée de la société des années 1960, ils signalent un refoulé. Les traces recueillies par les nouveaux réalistes suggèrent des absences indélébiles au cœur même du quotidien et de la banalité. Derrière les façades flétries des choses, pointent des gestes, des familiarités qui renvoient alors à des disparus dont les légions hantent toujours la mémoire de l'Europe.
Ouvrage lauréat du prix Olga Fradiss 2018.
Docteure en histoire de l'art contemporain, Déborah Laks est coordinatrice scientifique au Centre allemand d'Histoire de l'art et chercheuse associée au Centre d'Histoire de Sciences po. Elle a été chargée d'études à l'INHA et ATER à l'université Rennes 2. Elle enseigne actuellement à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, à l'École du Louvre et à Paris Sciences Lettres Research University.