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Le « primitivisme » comme outil d'analyse de la société française de l'après-guerre, coincée entre un mouvement de modernisation et de décolonisation et toutes les formes possibles de résistance.
Le primitivisme est souvent associé à un mouvement artistique du XXe siècle, mais il est aussi le produit du colonialisme et de son imaginaire. De plus, dans la France d'après 1945, il a opéré comme un concept permettant de faire sens des traumatismes de la décolonisation et, plus généralement, de la modernité. À travers nombre de lieux et d'espaces culturels des années 1950 et 1960 – musées, expositions, mode, décor intérieur, création artistique, tourisme exotique –, le primitivisme se révèle un axe majeur dans l'œuvre de refoulement et d'explication qui travaille la société française. De l'art de Gaston Chaissac et ses rapports ambigus avec Jean Dubuffet aux décors d'Andrée Putman, de La Pensée sauvage de Claude Lévi-Strauss au musée du quai Branly, l'ouvrage de Daniel Sherman retrace avec érudition et humour les différentes manifestations de ce concept, qui lui sert à analyser une culture et une société en pleine recomposition.
Daniel Sherman est professeur d'histoire de l'art et d'histoire à l'université de Caroline du Nord à Chapel Hill (États-Unis). Spécialiste de l'histoire culturelle de la France contemporaine, il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur les musées et les commémorations.
Traduit de l'angais (États-Unis) par Sylvie Muller, avec la collaboration de l'auteur (titre original : French Primitivism and The Ends of Empire,
1945-1975, The University of Chicago Press, 2011).
Publié avec la collaboration de Laurence Bertrand Dorléac – Centre d'Histoire de Sciences Po.