fermeture & interruption des expéditions du 23 décembre au 3 janvier (les commandes passées dans l'intervalle seront traitées en priorité dès notre retour) – merci pour votre patience et bonne fin d'année !
Un « mémorial » constitué de témoignages et d'entretiens avec des proches, des modèles, des collaborateurs et des spécialistes de Robert Mapplethorpe (Pierre Apraxine,
Pierre Bergé,
Germano Celant,
Lucinda Childs,
Marcus Leatherdale,
Richard Marshall,
Bettina Rheims...).
Il était une fois un jeune homme beau et dégingandé, né en 1946 dans le
Queens, poète sans écrit, musicien sans airs, styliste sans collection mais animé
par la grâce. Il cherchait un autre monde. Il le trouva à quelques dizaines de
minutes en train dans la mégapole crasseuse, dangereuse et excitante de New
York. Robert Mapplethorpe a patiemment construit un univers tout en
contrastes comme l'était sa personnalité. Il est mort à 42 ans du SIDA, héros et
martyr d'une identité revendiquée, styliste d'une sexualité jusque là voilée et
créateur d'un nouveau genre néo-classique en photographie. Dans le chaos des
années 70 et 80 à New York, il imaginait un univers pictural en noir et blanc
d'une extrême construction, dessiné avec un grand désir de perfection. En
2014, Robert Mapplethorpe, c'est déjà l'histoire de l'art. Et pourtant il existe
encore des gens qui l'ont connu, fréquenté, qui ont perçu – ou pas – son
intimité, qui ont été frappés par sa personnalité. Ils témoignent. Leurs voix sont
celles du souvenir. Ce puzzle de témoignages est passé par le tamis sélectif du
désir – ou pas – de se remémorer certaines choses et de les rendre publiques. Il
faut garder en mémoire l'observation de James Joyce : « Nous sommes si
fantasques que nous ne pouvons ou ne voulons concevoir le passé que sous une
autre forme que celle d'un mémorial ayant la rigidité du métal. »
Ce livre est donc un petit « mémorial » à la rigidité relative, fait de paroles
hétéroclites pour tenter de tracer comme dans un puzzle le portrait d'un artiste
et d'un homme à la volonté de fer et à la sensibilité de velours.
Judith Benhamou-Huet est journaliste, critique d'art (Les Échos, Le Point) et
commissaire d'expositions. Elle est à l'origine, entre autres, de l'exposition
« Mapplethorpe Rodin » au musée Rodin en 2014 et a écrit plusieurs
livres sur la valeur de l'art. Elle tient un blog en anglais consacré à l'actualité
artistique : http://judithbenhamouhuet.com.
Textes de Pierre Apraxine,
Diane de Beauvau-Craon,
Pierre Bergé,
Germano Celant,
John Cheim,
Lucinda Childs,
David Croland,
Marcus Leatherdale,
Dimitri Levas,
Edward Mapplethorpe,
Richard Marshall,
Ken Moody,
Howard Read,
Betina Rheims,
Robert Sherman,
Michael Stout,
Amy Sullivan,
Tina Summerlin,
Jack Walls.