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Une réflexion collective sur la mémoire des lieux à l'épreuve des guerres et conflits à travers les représentations de paysages, telles qu'elles peuvent être travaillées par l'histoire, l'anthropologie, les dispositifs de l'art contemporain, le cinéma, la littérature ou l'architecture.
Se confronter à un paysage-catastrophe, c'est interroger notre relation à l'histoire et à la mémoire des lieux à l'épreuve des guerres et des massacres : comment un paysage d'après conflit peut-il offrir une visibilité à l'histoire ? Si la nature est elle-même meurtrie par un passé violent, comment témoigner de l'après coup des paysages ? Que reste-t-il de ces traces mémorielles dans notre présent politique ?
Cet ouvrage rassemble des œuvres et des contributions scientifiques issues de colloques, d'expositions et d'ateliers-laboratoires, qui se sont tenus en France et au Cambodge. Artistes et théoriciens partagent ici leurs réflexions sur la représentation du paysage à travers l'esthétique, la littérature, l'histoire, l'anthropologie et la science politique. Leurs « paysages » établissent ainsi une cartographie de la mémoire où ce qui compte tient autant à ce que l'on voit qu'à ce qui se dissimule ou qui a disparu, volontairement effacé ou laminé par le temps. Le livre invite à « écouter » le paysage, à être attentif à ses forces invisibles, à ne pas seulement le considérer comme une image lointaine, mais à pénétrer ses couches mémorielles, à travers lesquelles se dessine un passé qui ne cesse de nous hanter.
Patrick Nardin est professeur en arts plastiques à l'Université Paris 8, artiste et théoricien. Au sein du Labo AIAC, il dirige l'équipe de recherche Esthétique, pratique et histoire des arts (EPHA). Ses recherches se réfèrent aux problématiques de l'image en mouvement dans le champ de l'art contemporain ; elles concernent en particulier les techniques obsolètes ou défaillantes et leur confrontation aux médias les plus récents. Son travail plastique développe un concept de « cinémas de papier », fondé sur le principe de films peints, faisant de l'image projetée un dispositif d'exposition de la peinture. Il a publié, entre autres, un essai intitulé Effacer-Défaire-Dérégler... (L'Harmattan, 2015), et codirigé Cambodge, cartographie de la mémoire (L'Asiathèque, 2017) et Archives au présent (PUV, 2017). Patrick Nardin est également cofondateur du centre d'art contemporain Faux Mouvement à Metz.
Soko Phay est professeure en histoire et théorie de l'art contemporain à l'Université Paris 8 et au Nouveau collège d'Études politiques de l'Université Paris Lumières. Elle est directrice du Laboratoire « Arts des images et art contemporain » (AIAC). Elle a consacré plusieurs livres sur l'esthétique du miroir, dont Le miroir dans l'art de Manet à Richter (L'Harmattan, 2001) et Les vertiges du miroir dans l'art contemporain (Les presses du réel, 2016). Elle mène également ses recherches sur l'art devant l'extrême, dans ses relations avec la mémoire et l'histoire. Elle a dirigé ou codirigé Cambodge, l'atelier de la mémoire (Sonleuk Thmey, 2010), Cambodge, le génocide oublié (Cécile Defaut, 2013), Figurations of Postmemory (Journal of Literature and Trauma Studies, 2015), Cambodge cartographie de la mémoire (L'Asiathèque, 2017), Archives au présent (PUV, 2017), Les génocides oubliés ? (Mémoires en jeu, 2020) et (avec Pierre Bayard) Rwanda – L'atelier de la mémoire – Des archives à la création (Naima, 2022). Elle a cofondé avec Pierre Bayard le Centre International de recherches et d'enseignement sur les meurtres de masse (CIREMM).
Edité par Patrick Nardin et Soko Phay.
Textes de Roberto Barbanti, Annette Becker, Mirna Boyadjian, Arno Gisinger, Luba Jurgenson, Fabienne Luco, Maira Mora, Assumpta Mugiraneza, Patrick Nardin, Soko Phay, Anne-Laure Porée, Khatharya Um.
Publié avec I'Université Paris 8 (Laboratoire Arts des images et art contemporain) et l'École universitaire de recherche ArTeC.