Publiée en vinyle pour la première fois, l'unique cassette du groupe pionnier et pilier de la scène free jazz mexicaine est un enregistrement live exaltant de 1980, proposant un voyage spirituel improvisé et contrasté.
Les trois membres d'Atrás del Cosmos, ici rejoints par le contrebassiste Claudio Enriquez, s'inspirent des expériences de la scène du loft new-yorkais, du piano classique et des théâtres surréalistes d'Alejandro Jodorowsky. Le son distinctif d'Ana Ruiz – qui rappelle le toucher percussif de Cecil Taylor, le minimalisme blues de Mal Waldron et le souffle méditatif d'Horace Tapscott, tout en restant entièrement personnel – soutient la session du début à la fin. La large palette de percussions d'Evry Mann y ajoute un heureux élément de surprise, enrichissant la musique d'un gracieux solo de balafon et de tambours à main. Le saxophone d'Henry West évolue élégamment tout au long de la performance. Enfin disponible après quarante ans, la musique d'Átras del Cosmos ne manquera pas de captiver les spécialistes du jazz spirituel comme les nouveaux amateurs.
Atrás del Cosmos est considéré comme le premier ensemble de free jazz du Mexique. Fondé en 1975 par la pianiste Ana Ruiz, le saxophoniste Henry West et le percussionniste Evry Mann, le trio est rapidement devenu une force centrale dans la communauté artistique créative de Mexico, accompagnant une génération d'improvisateurs, intégrant une équipe d'artistes en constante évolution dans leurs happenings immersifs, et animant une scène grâce à leurs légendaires représentations hebdomadaires au théâtre El Galeón. Le nom céleste du groupe provient de la réalité de ces activités quotidiennes : d'innombrables heures passées à vivre et à répéter dans un immeuble résidentiel derrière (« atrás ») le cinéma Cosmos, à affiner leur approche de l'improvisation avec la même intensité quotidienne que celle qui animait l'
Arkestra à Philadelphie ou les Tapscott Houses à Los Angeles. En 1977, Atrás invite
Don Cherry à jouer et à transmettre son approche organique de la musique et de l'improvisation, ce qui permet au groupe d'atteindre un nouveau niveau de reconnaissance nationale. Malgré leur présence créative catalytique à Mexico entre 1977 et 1983, Atrás n'a jamais percé à l'étranger, notamment parce qu'ils étaient rarement enregistrés et n'ont sorti qu'une seule cassette avant leur dissolution.
